Le Havre, un port négrier
- Alors que certains réclament le déboulonnage des statues d’esclavagistes, pointent du doigt Colbert et son Code noir et que le président Macron intervient même sur le sujet, nombreux sont les Normands qui ignorent que Le Havre fut l’un des grands ports négriers du XVIIIe siècle.
Elles n’ont rien de particulier, rien d’indiqué sur leurs plaques. Pourtant, les rues Masurier, Begouën, Boulongne, Eyriès ou encore Massieu sont aussi un rappel de l’histoire peu glorieuse du Havre. Il fut le deuxième port négrier de France si on l’associe à celui de Honfleur tandis que Rouen gérait les capitaux et la logistique. MA. Maraine (Paris Normandie)
- Dans le cadre de la Journée commémorative du souvenir de l’esclavage et de son abolition du 10 mai, les archives municipales du Havre rappellent le rôle de la Cité Océane dans la traite négrière entre les XVIIe et XIXe siècles.
Traite des Noirs, commerce triangulaire, mouvements abolitionnistes : les archives municipales du Havre vous invitent à redécouvrir cette période sombre de notre Histoire dans un dossier ressource intitulé « Esclaves, commerce et liberté« , consultable en ligne sur leur tout nouveau site.
Proposé dans le cadre de la journée nationale du 10 mai, consacrée aux mémoires de la traite, de l’esclavage et de leur abolition, ce dossier est aussi l’occasion de rappeler le rôle du Havre dans la traite négrière…
POUR ALLER PLUS LOIN
La bibliothèque Armand Salacrou conserve plusieurs documents évoquant le sujet, dont notamment :
- Villes portuaires : du commerce triangulaire à l’abolition de l’esclavage, d’Éric Saunier, éditions Routes du philanthrope (2008)
- Les Négriers du Havre-de-Grâce, de Jacqueline Briot, revue Neptunia N167 (1987)
- Regards sur l’esclavage au XVIIIe siècle, éditions PEMF (2003)
- Les Derniers négriers : derniers voyages de bois d’ébène, de coolies et de merles du Pacifique, de Louis Lacroix, Amiot-Dumont (1952)
- Les Abolitions : de la Normandie aux Amériques, d’Éric Saunier, éditions Routes du philanthrope (2009)
Du 1 octobre 2019 au 2 juin 2020
- Les Archives municipales du Havre ont proposé un atelier pédagogique sur l’ensemble de la traite et l’esprit de l’esclavage à partir des pièces d’archives pour mettre en lumière le rôle du Havre et en particulier de ses négociants et armateurs dans la traite négrière ainsi que dans l’exploitation esclavagiste aux colonies françaises des Antilles.
La traite atlantique correspond à la déportation de plus de 12 millions d’Africains vers le continent américain, du XVIe au XIXe siècle. Le commerce des esclaves s’inscrit alors dans une économie qui lie l’Europe, l’Afrique et l’Amérique, symbolisée par les expéditions de commerce triangulaire. Le Havre et la Normandie sont parties prenantes de ces activités. L’agriculture et l’artisanat normand sont mobilisés pour avitailler les navires. L’industrie textile de la région rouennaise transforme le coton d’Amérique. Les familles d’armateurs et de négociants financent les expéditions.Ces derniers sont également liés aux planteurs qui exploitent des terres et des esclaves dans les Antilles. L’esclavage, élément économique clé de part et d’autre de l’Atlantique, est une source d’enrichissement de l’Europe.
Les séances s’organisaient autour de trois temps forts
- L’atelier en demi-groupe au cours duquel les élèves sont directement au contact des documents d’archives,
- Une visite en demi-groupe des archives pour présenter le rôle des Archives dans la collectivité,
- Un moment d’échange avec les élèves.
Pour plus d’informations, rendez-vous sur la site des Archives municipales, rubrique service éducatif.
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