Où sont les femmes ? #4 – Sans consentement
4ème épisode : Sans consentement
Dans le cadre de la prochaine Grande conversation de la MCH, Femmes (in)visibles, la représentation des femmes dans l’art et dans la vie culturelle, l’émission 10 minutes chronique, dans Viva Culture, sur Ouest Track Radio et en podcast, est consacrée aux femmes, aux féminismes, avec pour titre : Où sont les femmes ?
Le début de la violence n’est pas toujours visible ni agressif. La fille pense qu’elle a été choisie et le garçon obtient ce qu’il veut parce que pour lui c’est normal, que les filles sont là pour ça. Et elle, elle a pensé qu’il était gentil, elle a cru qu’au pire il comprendra. Y-a-t-il manière plus douce que celle de la séduction ? C’est une emprise sans violence apparente et pourtant c’est un abus.
Le 25 novembre 2019, au Chili, à Valparaiso, et au même moment à Santiago, retentissent les voix de centaines de femmes qui se sont rassemblées devant le Ministère de la femme et de l’égalité de genre et sur la Place des Armes. Elles ont les yeux bandés, elles scandent un chant parlé qui a pour titre : Un violeur sur ton chemin.
Extrait de l’article paru dans Journal’s Open edition, par Camila Ponce,
Las Tesis est un collectif interdisciplinaire de femmes de Valparaiso qui s’emploie, à partir de performances et de techniques visuelles, à exposer dans la rue et dans l’espace public des théories féministes inspirées des idées de Silvia Federici et de Rita Segato (Las Tesis, 2019). Comme elles-mêmes l’expliquent, leur « intervention est le résultat d’un travail de recherche que le collectif mène depuis le début de l’année sur le viol. Cette chanson est devenue une performance à partir de l’appel lancé par différents artistes de Valparaiso de créer des interventions artistiques dans la rue » (Las Tesis, 2019). La performance permet, dès lors, de donner un nouveau visage au patriarcat. Ciblant jusqu’en 2018 des individus ayant un nom et un prénom –ce qui affaiblissait les revendications, il désigne désormais des institutions en général : le violeur – comme l’indique le manifeste – c’est la police ; c’est la justice ; bref, c’est l’État.
Le mouvement s’est ainsi reconfiguré autour de cette chanson et de cette chorégraphie contre la violence à caractère sexiste devenue du jour au lendemain un véritable manifeste féministe au niveau international. Un chant qui a permis aux activistes, hommes et femmes, de donner plus de visibilité à leurs mobilisations et à leurs revendications grâce notamment aux milliers de militantes en ayant spontanément reproduit la chorégraphie dans plus de 100 villes du monde. D’Istanbul à Mexico, ces représentations intersectionnelles ont aussi bien mobilisé des femmes jeunes ou du troisième âge, des ouvrières comme des professeures, des étudiantes et des cadres ou encore des femmes handicapées.
Camila Ponce est affiliée au CISJU – Université Catholique Silva Henríquez
Video : El violador en tu camino – Un violeur sur ton chemin
L’émission du 18 juin diffusée par Ouest Track Radio dans Viva culture est ici : Où sont les femmes #4 – Sans consentement
Pour ceux qui le souhaitent, retrouvez les précédentes émissions de la série : Où sont les femmes #1 – Où sont les femmes ? #2 Où sont les femmes ? #3 L’année du singe
10 minutes chronique – podcast
Grande conversation MCH, Le 24 novembre à 18h30 à la bibliothèque Oscar Niemeyer. Entrée libre
Catherine Désormière
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