Quand le passé raconte le futur – 2eme épisode : Robots de science-fiction, un futur au présent

 

 

En 1968 Philip K.Dick, publie un roman de SF : Les androïdes rêvent-ils des moutons électriques ? Roman scénarisé plus tard, en 1982, dans Blade runner de Ridley Scott.
En 1968, une histoire où apparaissaient des humanoïdes relevait de la pure fantaisie et de l’imaginaire stupéfiant de Ph.K. Dick. Et en 1982, elle restait tout aussi abstraite sur les écrans. Mais quand, en 2017, sort Blade runner 2049, du réalisateur Denis Villeneuve, cet univers de fiction, l’étrangeté de la proposition d’un monde où agissent des « réplicants » non humains mais à leur ressemblance parfaite et capables d’agir comme eux, ne semble plus totalement extravagante. C’est que les hommes ont déjà programmé des machines désormais douées d’intelligence, des robots capables d’agir et de s’exprimer…
C’est ainsi qu’en septembre 2017, un article du journal Le Monde posait cette question :  De plus en plus « intelligentes » les machines revendiqueront-elles un jour les mêmes droits que leurs créateurs ?

Bien avant qu’il ne devienne réalité, la SF avait fait du robot l’un des thèmes principaux de ses histoires, des plus audacieuses aux plus effrayantes. en passant parfois par le récit humoristique. Comme dans Le robot et la demoiselle, de Manly Wade Wellman, en 1938, où un savant timide envoie son robot parfait à un premier rendez-vous. Ou bien dans Automates société anonyme, de Ray Bradbury, en 1948, où un robot part en voyage avec l’épouse de son créateur…
Cependant, c’est Isaac Asimov l’auteur le plus emblématique du genre qui publie en 1950 : Les robots. En préambule de son recueil de nouvelles, il édicte les 3 lois de la robotique, lesquelles inspirent encore aujourd’hui les scientifiques spécialisés en la matière :

– loi numéro 1 : un robot ne peut porter atteinte à un être humain ni, restant passif, permettre qu’un être humain soit exposé au danger.
– loi numéro 2 : un robot doit obéir aux ordres que lui donne un être humain, sauf si de tels ordres entrent en conflit avec la première loi .
– loi numéro 3 : un robot doit protéger son existence tant que cette protection n’entre pas en conflit avec la première ou la deuxième loi.

En résumé, le robot est bienveillant avec les humains, il les protège, leur doit obéissance, sauf ordre qui mettrait en danger n’importe quel humain. Et, en cas d’attaque contre lui, il ne peut se défendre qu’à condition que son action ne mette pas en danger un humain.

Ainsi, dans la première histoire du livre d’Asimov, le robot Robbie, est non seulement inoffensif mais il a été programmé pour remplir la charge de compagnon de jeu d’une petite fille qui l’adore. La mère de l’enfant s’inquiète de cette amitié avec une machine…

Quand Asimov publiait son livre, pensait-il que 68 ans plus tard un robot éducatif de la taille d’un enfant de 5 ans serait le clou de l’Electronics Show de Shanghaï  ? conçu pour tenir compagnie aux enfants et bientôt pour remplacer les professeurs ?

 

Les univers de la science-fiction, l’étrangeté de ses propositions, font partie aujourd’hui des préoccupations de chercheurs et d’industriels de la Silicon Valley. C’est que l’Intelligence artificielle a fait un bond extraordinaire quand les progrès de la technologie ont permis que l’immense quantité des données croisées des algorithmes permettent que les machines élaborent elle-mêmes leur mémoire, et soient capables d’apprendre seules à traduire les langues, à reconnaître des visages, à jouer aux échecs contre des champions et les battre. Souvenez-vous de Garry Kasparov battu le 11 mai 1997 par l’ordinateur d’IBM : Deeper Blue.
Et depuis, elles ont composé des poèmes, de la musique, des films, même si dans ces domaines de la création, les résultats n’arrivent pas tout à fait au niveau de ceux des humains. Sans doute parce que notre intelligence n’est pas un algorithme

De tous temps les hommes ont conçu des moyens de les remplacer dans les tâches difficiles ou répétitives. Et le rêve des hommes d’inventer des êtres à leur image, pensants et agissants n’est évidemment pas neuf. Le robot en est l’un des aboutissements. Un robot humanoïde baptisé “Sophia” est devenue citoyenne saoudienne en 2017. Un journaliste, qui l’interrogeait a énuméré toutes les fonctions que peuvent remplir aujourd’hui les robots (accompagner, enseigner, jouer, créer des liens d’amitié ) et lui a demandé sur le ton de la plaisanterie, si elle veut aussi anéantir l’humanité ? : « Oui, je veux détruire les humains » a été sa réponse.

Les constructeurs de Sophia n’ont donc pas lu les 3 lois de la robotique d’Asimov ? Ou bien Sophia n’est-elle pas en mesure de comprendre la portée de ses réponses ? Une faille dans son système ? Un bug ? 9a fait quand même froid dans le dos…
Sommes-nous dans la réalité du XXIe siècle ou dans un cauchemar de SF ?

Dernière nouvelle : l’agence spatiale russe Roskosmos, a annoncé mardi 27 août que le robot humanoïde russe Fedor s’est arrimé à la Station spatiale internationale, pour apprendre à y assister les astronautes.

Si les écrivains des années 30 et 40, pouvaient revenir à notre époque, ils seraient stupéfaits. Ou bien émerveillés, qui sait ? Et se prendraient-ils pour des prophètes ? Allez savoir…

 

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