TRIMESTRIEL N°21 (Avril, mai, juin)

EDITO

Le regard du spectateur

Exceptionnelle période où nous avons vu le monde autour de nous s’arrêter progressivement dans un confinement à peu près général en raison du coronavirus ! Tout ou presque a fermé ses portes, l’économie a été ralentie, la politique mise entre parenthèse, les contacts humains réduits…

Ce contexte nous apprend-il quelque chose ?

Que la pollution peut disparaître de nos cieux grâce à la fermeture des usines et de moindres circulations ? Que les moyens de communication à distance sont un atout considérable ?

Certaines activités nous manquent cruellement.

En effet, le télétravail nous permet parfois de poursuivre notre tâche, les livres se lisent et se relisent, les radios s’écoutent, les films et les séries se regardent.

Mais nous regrettons amèrement tout ce qui fait lien : les bureaux, les commerces, les ateliers, et bien sûr les bars, les restaurants, mais aussi les cinémas, les salles de concerts, les théâtres, les musées et les bibliothèques… Notre art de vivre  est en suspens, c’est une sorte d’amputation d’une part de nous-mêmes.

Ce que nous vérifiions après les attentats du Bataclan (13 novembre 2015) se confirme : notre société repose sur le partage – d’espaces, de temps, d’actions –   la culture nous est consubstantielle.

Est-elle liée à une angoisse existentielle que pointait Pascal en 1670, celle de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre par peur de notre condition mortelle ? Vient-elle du risque de folie vécu par le Robinson ivre de solitude de Michel Tournier dans son roman Vendredi ou la Vie sauvage en 1971 ?

En fait, les créateurs, eux qui mettent en œuvre leur liberté, nous l’enseignent. La culture n’est pas une récréation, ni un support de communication, ni une variable d’ajustement, ni un luxe.

L’art est aussi la première victime d’une dictature politique et militaire, voire la cible préférée des esprits médiocres,  affirme Igor Antic, artiste plasticien franco-serbe, dans la revue Vie des arts (n°194, 2004).

Et Francis Jeanson, qui a inspiré en grande partie la déclaration de Villeurbanne, signée le 25 mai 1968 par trente-quatre directeurs de maisons de la culture et de théâtres populaires, citait une note de la direction du théâtre au ministère des Affaires culturelles en 1971 :

Le déferlement des informations, les sollicitations d’une consommation toujours accrue tendent à faire de lui (l’individu)  un spectateur ou un objet manipulé par des forces qui lui échappent.

Acquérir une culture est pour l’homme d’aujourd’hui le moyen de retrouver son autonomie, c’est-à-dire la capacité de juger le monde économique qui l’entoure, d’exprimer sa relation avec la nature, en même temps que de communiquer avec autrui.

Ainsi la culture, moyen d’autonomie, devient aussi la condition de l’initiative retrouvée, de la relation avec l’autre : elle est inséparable d’une tentative pour maîtriser le destin individuel et collectif et pour épanouir en chacun ses capacités de créativité et de bonheur.

C’est pourquoi la culture est la démocratie même.

Isabelle Royer

Peuple et culture : De la difficulté de se constituer un «bagage culturel » …

Avant les élections municipales du Havre, certaines listes de candidature ont répondu aux questions des signataires de la lettre ouverte aux candidats.

Tout au long de ma pratique professionnelle, j’ai voulu insuffler aux jeunes « défavorisés », le désir de découvrir les arts et les joies que procurent les échanges culturels, à travers les expositions, le théâtre et le cinéma. J’ai souvent dû lutter contre des a priori, des blocages, des inhibitions qui étaient dus aux lacunes éducatives dans les modes de vie des familles dites défavorisées.

Préoccupés par la nécessité de satisfaire leurs besoins fondamentaux, les « démunis » considèrent la culture comme un luxe qu’ils ne peuvent pas se permettre.

«  Dans notre classe – dit un ouvrier – il y a qu’une seule chose qui compte, une fois qu’on a payé le boulanger et le percepteur : vivre ».

Non seulement, les prix des spectacles (opéra, théâtre, concerts) ne sont pas à la portée de toutes les bourses, mais surtout, l’urgence vitale passe en priorité. De ce fait, le manque de pratiques culturelles répétées depuis des générations induit un avis négatif sur ce partage collectif qu’est l’accès à la culture.

« Ce n’est pas pour nous » ; « On ne comprend pas ».

En réalité, on n’a pas appris à connaître, à apprécier, à décrypter telle ou telle oeuvre dont le sens reste caché. La « symbolique » n’a pas de prise immédiate sur la réalité du quotidien.

« Je ne regarde pas Les Deschiens, ils se moquent de nous les pauvres… » me dit une jeune femme. Le manque de recul, et le « refus réaliste » ne permet pas de saisir la subtilité du propos, ni la dérision.

 « Pourquoi écoutes-tu ces chansons africaines, ce qu’elles disent est trop triste… » me dit une jeune immigrée… Là, le talent et le coeur que met l’artiste dans son texte et dans sa mélodie, sont occultés par la réalité de la souffrance exprimée par les paroles, et par l’expérience malheureuse vécue par cette jeune fille.

Ainsi, la symbolisation, la transcendance et la dématérialisation artistique, proposées dans la plupart des oeuvres semblent bien loin du quotidien des démunis. Pour ceux-ci, la finalité du spectacle n’est pas recevable, elle n’atteint pas leur sensibilité.

Cette auto-censure et auto-limitation ferment la porte à l’ouverture au monde.

Les codes d’appréhension et de compréhension faisant défaut, par manque de pratique, les pauvres ne bénéficient pas des bienfaits d’acquisitions culturelles.Tout est intéressant pourvu qu’on le regarde assez longtemps (G.Flaubert). Cette maxime ne peut pas se vérifier. Non plus, ce constat : Ce que tu as reçu en héritage de tes pères, acquiers-le, afin d’en prendre possession ( S.Freud).

Gratuit, le festival « Le goût des autres » ne représente rien, si tu ne lis pas. Il faut éduquer dès le plus jeune âge tous les enfants, riches ou pauvres, pour qu’ils acquièrent tous les codes d’accès à la culture… Il n’y a pas une culture pour les riches et une culture pour les pauvres…

Quand la Petite Géante prend sa douche sur une place du Havre, tous les enfants sont émus, quelle que soit leur origine sociale ou ethnique. L’éducation culturelle doit se faire, dès l’enfance, indifféremment dans tous les quartiers.

Les projets culturels des personnalités politiques devraient tenir compte du fait que la colère sociale récente est avant tout due à un fossé culturel insupportable… il ne s’agit pas là de proposer une sous-culture dans les quartiers défavorisés, mais d’instaurer une gratuité culturelle pour les uns, et, l’initiation aux pratiques culturelles pour tous…

Que les décideurs s’engagent… Que les politiques prennent dignement leurs responsabilités.

Jean Louis Désormière

 

Journal du confinement 

 

Dimanche

L’épidémie bouscule notre rapport au temps ou, pour parler avec plus d’emphase, la temporalité de nos jours. D’ordinaire, les calendriers décrivent l’ordre de leur succession. Le présent s’y place dans son essence provisoire et à jamais éphémère, entre le passé qui se fige et le futur qui s’accomplit de façon uniformément continue.

Mais voilà, depuis notre confinement et toutes ses conséquences sur l’organisation de la cité, nous ne vivons que dans un décompte nous séparant d’une fin dont nous ne savons rien. Notre futur est sans avenir prévisible, sans tout ce que nous espérions construire, et qui largement dépendait de nos efforts, comme si tout demeurait en suspens. Pire, nous devons renoncer à tant de choses qui faisaient l’ordinaire de notre existence, d’anodines habitudes : des courses à faire, des rencontres entre amis, des rendez-vous à honorer, des sorties au théâtre, au ciné.

Nul besoin, maintenant, de consulter ces agendas où s’inscrivaient diverses obligations, nulle nécessité de nouer son mouchoir pour ne pas les oublier. D’ailleurs, il vaut mieux le jeter. Le mouchoir, je voulais dire. La seule perspective qui nous occupe est le surgissement non de nouveaux événements, d’espérés accomplissements, mais d’un retour à la normale, au train-train de notre quotidien. On s’aperçoit soudain qu’il nous était cher dans son prévisible et rassurant déroulement. Ce maudit virus nous condamne ainsi à l’attente du passé, dans une certaine confusion de nos repères temporels, et nous pourrions nous demander, comme Jean Follain : « Si dimanche commence ou finit la semaine. »

Yoland Simon

De l’intérêt d’être TSUNDOKU ! 

A retrouver sur le blog de Rue du départ

Tsundoku (積ん読) désigne l’accumulation, sous forme de piles, de livres qui ne sont jamais lus. Le terme vient de l’argot japonais de l’ère Meiji (1868-1912). Il s’agit d’un mot-valise issu de 積んでおく (tsunde-oku, pour désigner les tas de choses laissés pour une utilisation ultérieure) et 読書 (dokusho, lecture).

On lit ! On lit !
On a du retard, forcément.
On va le rattraper ; enfin, en même temps, on espère que non : vu l’ampleur des piles, ce serait mauvais signe…

Dernières lectures : que l’on vous conseille chaudement :
– De Tommy Orange : Ici n’est plus ici, traduit par Stéphane Roques, Albin Michel, 2019 : un Indien écrit sur des Indiens. A Oakland (Californie). Des femmes, des hommes, leurs manières de continuer même si c’est loin d’être facile. Mais rien de larmoyant. Une belle langue aussi.
– De  Amy Goldstein : Janesville- une histoire américaine, traduction d’Aurélie Tronchet, chez Christian Bourgois, 2019 : un autre point de vue sur les USA, un documentaire sur cinq ans : ce que cela fait quand General Motors ferme son usine à Janesville. La vie des ouvriers. Les « classe moyenne » qui descendent l’échelle sociale. La façon de voir des Républicains. Super intéressant !

Enfin, rien à voir mais JOUISSIF : La fin du monde n’aurait pas eu lieu de Patrik Ourednik, Allia, 2017 :
Voilà le tout début : « Jean-Pierre Durance émergea du hall et se dirigea vers l’arrêt de bus en face, boulevard Montparnasse, quand il aperçut à la terrasse d’un café un dos qui lui était familier. L’homme au dos s’appelait Gaspard et il sera le personnage principal de ce récit. L’action de Jean-Pierre Durance sera en revanche rapidement épuisée : il n’est pas nécessaire de retenir son nom. »
On vous en livrera quelques autres passages plus tard : c’est drôle et, en ce moment, ça ne fait pas de mal !

Catherine Hémery- Bernet

Faire son nid

extrait de « 10mn chronique » Viva culture, du 22 mars sur ouest track radio en podcast

Vous les enviez aujourd’hui, les oiseaux ?

Tout d’un coup, ils deviennent l’expression parfaite de la liberté, ils volent d’un arbre à l’autre, d’un toit à un fil électrique. Et ils chantent…

De ma fenêtre, je me dis qu’après tout, ils ont peut-être tout simplement la bougeotte. Tant d’entre nous se sont plaint d’une vie faite d’obligations, d’agitations, de parcours incessants. Comme le lapin d’Alice au pays des merveilles, qui montre en main surgit à tout instant en disant : « Je vais être en retard ! ».  Aujourd’hui, on se pose. Ce qui me fait penser à Robinson Crusoë. Quand il arrive sur l’île déserte, il est désespéré, mais petit à petit, il finit par se sentir heureux et libre, je dirais même libéré. Quand il a commencé à écrire son journal, Robinson seul, abandonné, était en grande détresse. Voici ce qu’on peut lire page 64 de l’édition de 1850 :

« Le 30 septembre de l’an 1659, après avoir fait naufrage durant une horrible tempête qui, depuis plusieurs jours emportait le bâtiment hors de sa route, moi, malheureux ROBINSON CRUSOË, seul échappé de tout l’équipage, que je vis périr devant mes yeux, étant plus mort que vif, je pris terre dans cette île, que j’ai cru pouvoir, à juste titre, appeler l’île du désespoir. »

Cependant, page 99, tout a changé :

«  Je reconnus alors, plus sensiblement que je n’avais encore fait, que la vie que je menais était moins déplorable que celle que j’avais menée pendant le cours de mes désordres. Mes chagrins et ma joie commençaient à changer d’objets ; je concevais d’autres désirs et d’autres affections : je faisais mes délices de choses toutes nouvelles et différentes de celles qui m’auraient charmé au commencement de mon séjour dans l’île, pour ne pas dire depuis tout le temps que j’y étais. »

La preuve semble faite, par Robinson, le symbole de la solitude au monde, qu’on peut être isolé et trouver, au bout du compte, une certaine sérénité, un apaisement inattendu, bienvenu.

Les uns fuient la solitude, d’autres la recherchent, la provoquent. Mais en l’aménageant. Dans son livre Un nid pour quoi faire ? Olivier Cadiot écrit une sorte de conte où un roi, de nos jours, décide de quitter son magnifique château et d’emmener sa famille et sa cour dans un chalet isolé en Suisse. Cependant il s’aperçoit assez vite qu’il manque quelque chose dans sa nouvelle organisation et qu’il a besoin de quelqu’un qui soit capable de moderniser les apparats de sa monarchie. Ce roi en retrait et en exil volontaire, le trouvera en la personne d’un individu dont le cerveau fabrique mille idées à la seconde, et qu’il engage comme conseiller. Il s’appelle Robinson.

«  …un job ultra payé, une cour royale en exil, il faut intervenir, il faut revoir l’image, ils sont en perte de vitesse, redessiner un logo, décoration intérieure, il faut tout refaire, c’est assez confus mais c’est relié vaguement au sport … »

Dans notre retraite involontaire, notre chalet suisse a peut-être lui aussi besoin d’aménagements, qui sait ? A réfléchir.

Catherine Désormière

SlamS

La fée électricité.

 

La peur c’est une pièce noire.

«Eclairer les confins » :

Le titre de ce livre, je l’ai fait mien

Dès que je l’ai vu dans la salle de café

Du service électricité…

La couverture bleu-nuit

M’avait interpellé.

On y voit un chalet dans la neige.

-A l’intérieur-, la lumière le protège.

Tout un symbole pour nous.

Du travail d’électriciens mis bout à bout.

Une grande chaîne composée de métiers

Divers, variés, souvent risqués.

« S’il n’y avait plus d’électricité,

J’essaierai de la réinventer !»

Un ami poète m’avait charmé

A célébrer ainsi, la fée.

Les volts, les watts, les ampères :

Je ne les ai jamais quittés,

Même si je me suis découvert

D’autres buts, d’autres clartés…

Je sens ma vocation d’éclairer

D’une manière ou d’une autre,

Et si j’attrape des éclairs secrets,

C’est toujours pour les restituer…

A ceux qui travaillent d’arrache-pied

Sous les lampes allumées,

Je voudrais tout amener !

L’amour, l’amitié si je le pouvais !

Et dans mes élans créatifs,

Aux inventeurs du courant alternatif

Au fil des ans,

Je suis reconnaissant…

Si chaque métier choisi, hérité

Semble parfois détourner nos voies,

Je crois, qu’il faut en garder

La fierté…le goût ! …

Et nous ? Que fait-on de noble à la fin

En ces temps tourmentés

A part « éclairer les confins » ? Eh bien, on vient éclairer les confinés, l’aviez-vous deviné ?

Erico

En exil

 

En exil dans mon duplex exigu, je me sens perplexe.

En cette année bissextile, une expérience anxiogène inextricable étendue à tout l’Hexagone et à la galaxie vise à expier nos excès toxiques, nos réflexes laxistes, nos actions paradoxales.
Les experts sont extrêmement explicites. Bien qu’ayant expliqué que l’extension ne vise pas à l’extinction, le contexte est extraordinaire. Et moi, je ne veux pas être exterminée.
J’explore mes placards. Qu’ai-je en excédent ? Des restes dans des plats en pyrex, une boîte de Kellog’s Extra, un excellent Xeres et des anxiolytiques. Pas l’extase… La sentence est inexorable : il faut faire des courses !

Je sais que je m’expose mais je m’exécute. Au volant de ma Xantia, je pars en excursion. Sur la route, un taxi furax s’explose le larynx. Il s’exclame, je klaxonne : un réflexe…
Pas d’exubérance : du concret, du rapide. Dans les rayons, je serre les maxillaires et me méfie de tout : mon index, le textile, les offres exclusives sur les boîtes d’extase en latex, le plexiglas à la caisse, le mec au look de proxénète texan qui me jouxte et me fixe ! Ma crainte extrême serait qu’il expectore quand il expire. C’est que ce crétin pourrait excréter ! Je vois dans ses yeux qu’il pense la même chose de moi : je suis vexée. « Hey ! Relax ! » s’exclament certains.

De retour chez moi, je m’examine le pharynx, me tâte le thorax, je tente un exploit d’apnée et, exsangue, frôle l’anoxie. Faudrait pas que j’en vienne à manquer d’oxygène ! Halte à l’asphyxie ! Certes, j’extrapole, ce n’est pas l’anthrax, mais tout de même…

Et me voilà devant l’écran à l’impossible déconnexion. Exagérément intoxiquée aux pixels, il faut que je m’exprime ! Je ne cherche pas de prétexte, pas d’excuse, je n’exige rien, juste m’exprimer. Au loin, un excentrique se perd dans une extravagante exécution au saxophone, le genre de morceau impossible à s’extraire du cortex.

Quand on en sera au climax, au paroxysme, quand on se sentira expatrié, exténué, exaspéré dans notre annexe, à s’imaginer retourner à l’âge du silex, il faudra se souvenir qu’on a esquissé le souhait que le Sphinx s’extirpe de ses cendres. Plus loin que l’équinoxe de printemps, tout près de l’exquise floraison de l’oxalis et de l’opoponax.

Clotilde de Brito

 

Dans son livre : – transmettre -Catherine Gueguen explique que l’ocytocine est une hormone que nous produisons chaque fois que nous prenons soin de quelqu’un ou que bénéficions d’une relation bienveillante,  l’ocytocine réduit l’anxiété et favorise la coopération.

 

Ocytocine.

À toi l’hypersensible

Qui psychotes terrible,

Je te donne cette cible…

Quand tu sens que tu stresses,

Que tu te trouves en détresse,

Voilà une nouvelle adresse…

Ca libère, ça nous fascine

Comme une caresse

Que je dessine :

C’est l’ocytocine !

L’hormone de l’amour !

Ecris-la, chante-la, danse-la,

Tout autour !

Nage avec en piscine !

Marche avec dans ta cour

Dans ta chambre, dans ta cuisine!

Ne fais pas l’économie d’ocytocine !

Tous les instants,  tous les endroits aussi

-Même l’usine-

Peuvent être moments d’ocytocine !

Bien meilleure que le gin

Contre l’anxiété ou le spleen,

Avec l’ocytocine

Pas besoin de régime !

Dans l’action,

Dans la contemplation,

Consommez sans modération!

Que tu sois à l’hosto,

En couple, sur scène,

Tu verras qu’aussitôt

Finie la gêne !

Et là, debout le phénomène !

Avec l’ocyto-l’ocytocine,

C’est comme avoir les pieds dans une bassine

Avec du gros sel de cuisine,

C’est le remède anti-toxines !

Alors vite ! vite !

Que vienne cette médecine

Car comment ouvrir les vannes

Quand on est en panne ?

-Mais bêta : écoute, déclame !

Laisse-toi donc charmer

Par cette façon d’aimer.

La vie, les poèmes, les chansons,

Tout ce qui produit des frissons

Dont on fait moisson,

Quelle évasion !

Mais si tu crains des explosions d’émotions,

Laisse-toi  plutôt envahir

Par cette hormone du plaisir !..

Aie le réflexe ocytocine

Et tu verras que ton désir

De joie qui illumine

Prendra racine !

Erico

 

Entretien avec Eric Leveel, Slameur

«L’instant philo »  Emission du 8 mars 2020.  

Résumé de la chronique de Didier Guilliomet  « L’instant philo ». Emission du 8 mars 2020 dans Viva Culture sur Ouest-track radio

Qu’est-ce que l’éthique contemporaine ? En quoi se distingue-t-elle de la morale traditionnelle ?

Le progrès technique produit un grave déséquilibre, Bergson souligne le vide éthique et le désarroi qui en résultent : « Dans ce corps démesurément grossi, l’âme reste ce qu’elle était, trop petite maintenant pour le remplir, trop faible pour le diriger. » Ce vide éthique est créé par une inadaptation des catégories morales habituelles aux nouvelles modalités de l’action humaine qui donne forme à ce que l’on appelle l’éthique contemporaine. Par conséquent, la nouvelle donne éthique est indissociable de la civilisation technologique dans laquelle nous vivons.

Si on parle d’une éthique contemporaine c’est qu’on estime que les normes du bien et du mal sont devenues en partie insuffisantes pour aborder les problèmes qu’il faut affronter.

On peut se demander pourquoi l’éthique traditionnelle semble maintenant en partie inadaptée.

D’après Le principe responsabilité : Une éthique pour la civilisation technologique (1979) de Hans Jonas, les morales traditionnelles ont souvent été des morales de la proximité (au sens géographique, temporelle) car pendant longtemps l’action humaine était limitée dans l’espace et le temps. Aujourd’hui, avec la puissance technologique, on peut maintenant peser en bien comme en mal par nos actions sur les conditions de vie des générations futures ce qui signifie qu’une morale du prochain ne peut répondre à la situation actuelle.

De plus l’éthique traditionnelle est impuissante dans la mesure où elle s’adresse individuellement aux individus, et les réactions personnelles restent souvent inefficaces voire démoralisantes. La meilleure réponse doit être collective, c’est-à-dire politique.

Hans Jonas développe trois considérations pour expliquer ce changement de perspective :

Tout d’abord la technique a changé de statut : pendant longtemps la technique était une nécessité pour d’adapter au milieu de vie mais avec la science moderne la technique devient le vecteur d’un projet de conquête de la nature et d’amélioration des conditions de vie.

La technologie actuelle est créée par l’homme mais elle échappe à l’homme. La seule réponse adaptée est politique : l’éthique contemporaine concerne donc les dirigeants politiques bien plus que les citoyens pris individuellement. Ce sont les dirigeants politiques qui doivent agir pour la préservation de l’espèce humaine.

Nous avons aussi changé la représentation de la nature, pendant longtemps la nature était un cadre permanent, rassurant (= sacralisation de la nature). Aujourd’hui, nous avons une nature vulnérable, en effet notre technologie peut remettre en cause le cadre dans lequel nous vivons. Pour H. Jonas parler d’une éthique contemporaine c’est aussi accepter l’élargissement du champ de la responsabilité à ce qui n’est pas humain : la nature.

Léa Beauchamp, étudiante en classe préparatoire ECS.1 au lycée François 1er du Havre

 

 

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