L’HISTOIRE / #METOO / MLF

Isabelle Royer : petite revue de presse sur Ouest-track radio dans le 8 à 9 de Matthieu Lechevallier

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PRESSE#6 HISTOIRE ME TOO MLF

Extraits du Monde Nicolas Truong   17 déc 19

Du 17 au 21 décembre, à La Scala Paris, Isabelle Adjani lit avec Laure Calamy La Fin du courage, adaptation de l’essai (Fayard, 2010) de la philosophe Cynthia Fleury, dans une mise en espace de Nicolas Maury. Un dialogue à la fois réflexif et ludique sur cette vertu trop souvent perdue de vue dans une époque normative et déceptive….

Pour Le Monde, Isabelle Adjani et Cynthia Fleury dialoguent sur le découragement ambiant, mais aussi sur le courage ordinaire qui permet d’endurer comme de se libérer, à l’image de ces comédiennes qui, telle Adèle Haenel, ont rompu le silence depuis le mouvement #metoo.

Porter sur scène ce texte sur le courage, est-ce une façon de redonner une forme de centralité et de sacralité à la parole ?

Isabelle Adjani : Oui, car la dépersonnalisation de la parole me dévaste. (…) Nous sommes bombardés par l’inconsistance du verbiage permanent, entre Tweet et chats, qui vident la parole de sa substance. C’est pourquoi je ne vais pas à la rencontre de mon malaise dans les talk-shows télévisés où la parole doit être distrayante, attractive, efficace, structurée, rythmée…

Cynthia Fleury : Cette situation est due au déficit de la parole politique. Le porte-parolat est aujourd’hui civique et artistique, féminin en grande partie. Pourquoi, depuis le mouvement #metoo, incombe-t-il tout particulièrement aux comédiennes ? En raison d’une conjonction entre la blessure et la symbolisation. Les actrices sont des femmes qui ont été souvent blessées, car objet d’un désir parfois envahissant, agressif ou violent….

I.A. Nous, les actrices, évoluons souvent en commençant jeunes, dans un espace constitué par le désir d’un homme ou d’une femme et par notre propre désir à nous d’être filmées, choisies, engagées. Or il y a une confusion qui fait partie de la célébration du mythe de l’actrice.

Etre un objet de désir ne doit pas conduire les actrices à subir, notamment la prise de pouvoir sur leur corps, pas plus qu’une disponibilité de chaque instant en dehors du travail.

Extraits du Monde du 23 déc 2019 par

L’histoire des femmes est née, au début des années 1970, pendant le mouvement féministe. J’étais professeure à Jussieu, je manifestais pour la contraception et l’avortement et j’avais créé, à l’université, un groupe d’études féministes. Et tout à coup, je me suis dit : « Qu’est-ce que je fais, moi, de la question des femmes, en histoire ? » La réponse était simple : rien du tout, ou très peu. Avec des collègues, nous avons donc lancé, en 1973, un cours qui avait pour titre : « Les femmes ont-elles une histoire ? ». Ce travail a engendré dans son sillage beaucoup de séminaires et de thèses. C’est à ce moment-là que l’histoire des femmes est née – et c’est à ce moment-là que je m’y suis engagée. C’était un travail collectif : j’étais un « je » dans un « nous »….

Nous n’avions pas tellement de théories sur les femmes : nous voulions simplement les rendre visibles – « becoming visible », disaient nos collègues américaines. Nous avons d’abord travaillé sur les femmes victimes – les femmes violées, les détenues, les travailleuses en grève. Pour comprendre cette invisibilité des femmes, nous avons ensuite travaillé sur la domination masculine, même si nous employions plutôt, à l’époque, le terme de patriarcat. Les théories sont venues plus tard : dans les années 1985, le concept de genre nous a permis d’analyser, non pas l’histoire des femmes, mais l’histoire des relations entre hommes et femmes.

Nous travaillions, à l’université, dans un contexte enthousiasmant car les années 1970 et 1980 ont vu naître ce que l’on appelait la « nouvelle histoire ». L’économique et le social, qui avaient été notre pain quotidien, sont passés au second plan et les questions concernant l’intimité, le langage, les représentations ou l’espace sont devenues centrales….

Le mouvement #metoo reprend, à sa manière, la devise du MLF des années 1970 : « Notre corps, nous-mêmes ». A l’époque, ce mot d’ordre s’appliquait avant tout à l’avortement, à la contraception et au viol, mais les militantes de #metoo clament, elles aussi, que leur corps est à elles. Aujourd’hui, le regard se fait de plus en plus subtil : les femmes s’interrogent de plus en plus sur la complexité et l’ambiguïté des relations de séduction et de pouvoir. Elles analysent le jeu des apparences et elles dénoncent les formes de domination raffinée qui sont à l’œuvre, notamment dans le monde du spectacle. Le Monde 23 déc 19

 

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