Les vrais experts ne sont pas ceux que l’on croit….
Les experts autoproclamés ont-ils remporté la bataille médiatique faute d’adversaires universitaires ?
A priori, non : avec ses neuf cents unités de recherche en sciences humaines et sociales et ses trois cent trente écoles doctorales, la France dispose d’un puissant réseau d’études, qui a fait émerger des intellectuels reconnus sur les questions moyen-orientales, comme Jean-Pierre Filiu, Olivier Roy, Pierre-Jean Luizard, Myriam Benraad ou François Burgat. Le problème, c’est qu’une bonne partie de ces travaux ne dépasse jamais le cercle restreint des chercheurs.
Élus et universitaires français, deux mondes à part
Début mars, dans un rapport sur les recherches en sciences sociales consacrées aux radicalisations rendu à la ministre de l’Education Najat Vallaud-Belkacem, le directeur du CNRS, Alain Fuchs, a pointé « la quasi-ignorance mutuelle » du monde universitaire et des élus.
A l’opposé des Etats-Unis, (…) l’universitaire français travaille seul. Un isolement que voudrait briser Alain Fuchs, qui préconise la création d’une interface opérationnelle entre « chercheurs, décideurs publics et membres de la société civile », et d’un poste de « chercheur conseiller référent » afin de faciliter les échanges.(….)
« Après les attentats, les autorités sont revenues nous solliciter, raconte Marc Hecker (Ifri), mais elles veulent des résultats rapides. Or le temps de la recherche n’est pas celui des médias, ni du politique. »
29/03/16
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