Pourquoi les ultra-riches cherchent-ils à devenir encore plus riches ?
Et de quoi réfléchir à la suite…(édition Le Pommier)
Mais que viennent faire alors Pierre Bourdieu et Emile Durkheim en épigraphe ? (…)
Il est moins question ici de singes que de hiérarchie sociale et de domination masculine : en s’appuyant sur les chimpanzés, Eyal Jonas propose une vision claire et étonnante de l’histoire occidentale. Ainsi, cette société de primates où la concurrence commerciale devient « l’expression de la lutte pour la domination sociale à travers la lutte pour l’enrichissement personnel », où le travail est une valeur sociétale permettant la préservation et la perpétuation de l’espèce, n’est pas sans rappeler notre propre société.
« Alors que nous reconnaissons les mécanismes de hiérarchie sociale chez les animaux et chez nos plus proches cousins, les chimpanzés et les bonobos (…), il est bien difficile de dénicher de la littérature scientifique qui explore le sujet chez l’humain », constate Eyal Jonas. Comment accepter, en effet, qu’un comportement animal puisse à ce point régenter nos vies individuelles et sociales ?
L’objectif de l’ouvrage est justement de lever ce tabou. « Domination et servitude ne sont pas des maux contre lesquels lutter, elles sont propres à notre espèce, à tous les animaux sociaux. Elles ne sont ni bonnes ni mauvaises, elles sont, tout simplement. Il s’agit donc moins de les combattre que de les connaître et de savoir les réguler. »
Et les chimpanzés prirent l’ascenseur, d’Eyal Jonas (Le Pommier, 96 pages, 12 euros).
- Margherita Nasi
Journaliste au Monde
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