S’il y a plus de diversité sur scène, il y en aura plus dans le public. Et plus de public tout court.

Étoile noire de l’American Ballet Theatre, Misty Copeland a dansé en septembre « La Belle au bois dormant » à l’Opéra de Paris.

Misty Copeland dans <em>Le lac des cygnes</em>.

ZOOM

Misty Copeland dans Le lac des cygnes. / Gene Schiavone

A la télévision : A Ballerina’s Tale

    • Film documentaire de Nelson George (2015)

La Croix évoquait cet été son histoire, à l’occasion de la parution de son autobiographie, Une vie en mouvement, aux éditions Bourgois. Et la voilà en France, Misty Copeland, première étoile afro-américaine de l’American Ballet Theatre (ABT), coqueluche du public new-yorkais précédée de son aura.

                                      

Photo Jade Young

Le magazine Time l’a désignée comme l’une des cent personnalités les plus influentes de l’année 2015, qui a connu son sacre. Elle a depuis dansé quelques-uns des plus grands rôles classiques – Odile/Odette dans Le Lac des cygnes, Juliette dans Roméo et Juliette… –, fait la couverture de nombreuses publications. (…)

Elle interprète, pour une date encore, la princesse Florine dans la production de La Belle au bois dormant, d’Alexeï Ratmansky(…)

Où qu’elle se trouve, la ballerine suit un cours de ballet chaque jour.  » J’ai commencé la danse classique à 13 ans. Et je n’ai dansé que quatre ans avant de devenir professionnelle, rappelle-t-elle sans prétention. J’ai mis des années à comprendre ce que c’était qu’être une femme noire dans le monde de la danse classique. « (…)

À 16 ans, elle intègre la compagnie junior de l’American Ballet Theater, puis le ballet lui-même. « J’étais alors la seule femme noire d’une compagnie de 80 personnes. Et je le suis restée pendant dix ans. »(…)

Elle-même se souvient avoir pleuré devant un documentaire consacré aux Ballets russes de Monte-Carlo, en découvrant qu’une femme noire, Raven Wilkinson, y avait dansé dans les années 1950. « Je me suis reconnue en elle. Elle n’a pourtant pas pu danser longtemps parce que c’était trop dangereux : lors des tournées aux États-Unis, elle logeait dans des hôtels interdits aux Noirs. » Aujourd’hui âgée de 80 ans, Raven Wilkinson habite à seulement un bloc de la jeune femme et ne manque aucun de ses spectacles.(…)

« Quand je parle de changement, je ne parle pas de renverser la danse classique, ni de ne plus danser son répertoire : je l’aime ! Mais nous devons nous montrer plus ouverts. S’il y a plus de diversité sur scène, il y en aura plus dans le public. Et plus de public tout court. »

Elle en témoigne en tout cas aux États-Unis, où la danseuse se bat aussi pour son art, ne méprisant aucun outil susceptible de briser les représentations et encourager les plus jeunes. Ni les réseaux sociaux, sur lesquels elle est très présente, ni la publicité (l’une d’elles cumule plus de 10 millions de vues sur la plate-forme de vidéos YouTube), ni même… une poupée Barbie à son effigie, mollets d’acier et costume d’Oiseau de feu, son premier rôle-titre. « Mais je ne peux contrôler ce que pensent les gens. Tout ce que je peux faire, c’est être la meilleure danseuse possible. »

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L’American Ballet Theatre

1940 : création de l’American Ballet Theatre, sous la direction de Lucia Chase et Olivier Smith.

1980 : Mikhaïl Baryshnikov devient le directeur artistique de la compagnie, renforçant ses liens avec le classique.

1992 : Kevin McKenzie, ancien danseur principal, est nommé directeur.

L’ABT compte 17 « principal dancers » (l’équivalent d’étoiles), 13 solistes, 60 danseurs du corps de ballet, 14 jeunes danseurs « au potentiel exceptionnel » formés à l’ABT studio company.

Marie Soyeux

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