Le théâtre en partage : The Mercy Seat de Neil LaBute

Nous avons vu cette pièce dans cette mise en scène avec ces acteurs à Avignon.

Nous avions apprécié. L’écriture de Neil LaBute que nous avions découvert il y a quelques années dans le Off est intéressante et rappelle un peu celle d’Horovitz, en plus sèche. Les deux acteurs, dont Xavier Gallais vu notamment dans la Cour d’Honneur dans le rôle-titre du Prince de Hombourg et Constantin de la Mouette de Nauzyciel, sont excellents. Un spectacle que nous avions recommandé au hasard des rencontres… Le Off 2019 nous avait consolés des déceptions du In. Roger et Chantal Gresser (adhérents à l’association MCH)

Entre les deux acteurs, le courant est électrique, sensuel et venimeux, lourd de culpabilité, de cuistrerie et d’égoïsme. Une fiction crue dont le déploiement laisse pantois. C’est dingue. Et édifiant. Joëlle Gayot – Télérama
FUITE EN AVANT
Cette semaine, nous vous emmenons au lendemain des attentats 11 septembre 2011 aux côtés de deux grands interprètes : Marie-Christine Letort et Xavier Gallais.

Créé aux Etats-Unis un an après le 11 septembre, The Mercy Seat, traduit par Pierre Laville, est une oeuvre noire et sèche de l’auteur américain Neil LaBute. Dans ce huit clos glaçant, nous suivons un couple illégitime qui tente de s’emparer de cette tragédie collective pour trouver une réponse à cette question universelle : peut-on recommencer sa vie ? ——-

Les jours qui ont suivi le 11 septembre 2001, à New York, après l’attaque des tours jumelles de Manhattan par les deux avions d’Al Qaida, des rapports d’abord tenus secrets ont fait état de plusieurs dizaines (ou centaines) de disparus dont aucune trace ni indice ne fut retrouvée à la suite de l’attentat – des hommes surtout – qui auraient profité de l’inimaginable événement pour se laisser porter disparus et, en fait,disparaître et changer de vies (de pays ?). Neil LaBute se réfère à cette non moins stupéfiante conséquence de la tragédie que vivaient les Etats Unis et imagine un couple au coeur de telles circonstances tenté par une nouvelle vie. ——-

Découvrez ci-dessous quelques notes sur le spectacle créé aux Déchargeurs en 2018, repris en 2019 ainsi qu’au Festival d’Avignon Off. Nous sommes heureux de vous offrir pour une semaine la possibilité de visionner l’intégralité de la captation du spectacle !

PROVIDENCE

Au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 à New York, un couple illégitime tente de profiter du chaos pour disparaître, changer d’état civil et vivre une nouvelle vie. L’homme, marié, deux enfants, a choisi d’aller rejoindre la femme qu’il aime plutôt que de se rendre à son travail dans l’une des tours. Plongés dans le chaos que vit leur pays, ils se trouvent confrontés à cette tentation (tentative) de disparition fortuite et au trouble que les événements ne manqueront pas de provoquer dans leur relation.

LE MOT DE PIERRE LAVILLE
On pourrait parler d’une « tragédie aux yeux secs. » Le mal et le malheur ambiants ont des airs d’absolu. Nul jamais n’aurait imaginé ou conçu une telle catastrophe. Point de compassion, point d’attendrissement ou d’identification possibles. Providence est une pièce noire, sèche, qui dérange et refuse le recours aux sentiments et aux émotions humains ordinaires…

Neil LaBute met de côté toute facilité d’attendrissement et d’indulgence pour cet homme et cette femme, couple déjà mal formé et en marge qu’il réunit dans cet appartement voisin du lieu de la catastrophe, où tout, comme eux-mêmes, vient d’être recouvert d’une fine couche de poussière grise qui s’est abattue en pluie sur la zone et ses habitants. Pluie de cendres, explosion des valeurs, éruption de l’Histoire qui se déverse en lave et blesse à jamais une civilisation marquée en plein coeur, un pays qui ne sera plus jamais le même ensuite. Que peuvent ces personnages, qui en sont recouverts de cette pluie de cendres, de ce deuil collectif qu’ils subissent inexorablement. Le couple se débat pour ne pas succomber. Il ose un projet de fuite, une solution extrême, une de ces tentations qu’on a du mal à croire réalisables, tant la vie au quotidien avait jusque-là incité plus à la lâcheté qu’à l’audace, au conflit et à la dissimulation plus qu’à des élans de bravoure.

On n’a plus peur de Virginia Woolf, on n’a plus à négocier en douceur pour éviter la faillite d’un couple. On est face à l’indicible et à l’inexprimable, donc à devoir courber l’échine sous l’effet du malheur… D’où l’idée extrême d’aller dans un ailleurs où rien ne sera pareil. Un lendemain d’apocalypse. Où il est nécessaire de fuir. C’est la tentation d’une île. Une île providentielle. Existerait-elle ?
L’info en + : Pierre Laville a traduit également l’oeuvre de Tony Kushner, dont Angels in America, inscrit au répertoire de la Comédie-Française et mis en scène il y a quelques mois par Arnaud Desplechin en salle Richelieu

DÉCOUVREZ LA SALLE BLANCHE
FORMATION NOVATRICE DE L’ACTEUR PAR LA RECHERCHE ET LA CRÉATION
Fondée par Florient Azoulay, Xavier Gallais et Elisabeth Bouchaud, en
collaboration avec la Compagnie KGA, La Salle Blanche est un nouveau lieu
parisien de création et de formation pour celles et ceux qui veulent devenir
acteur.
À l’opposé des écoles de théâtre privées traditionnelles, La Salle Blanche est un
espace alternatif d’apprentissage et de créativité. Pendant deux ans, une troupe
d’acteurs-chercheurs se lance dans l’aventure de l’élaboration collective d’un
spectacle.
Ce faisant, chacun traverse de manière approfondie les disciplines artistiques
fondamentales et les domaines de connaissances indispensables à ce métier. A
l’issue du cursus d’apprentissage de 2 années, une série de représentations aura
lieu par la suite au théâtre de La Reine Blanche

 
 
 

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