COCAGNE / Emmanuelle Vo Dinh / Festival Pharenheit

Cocagne

Ça cogne.

Evidemment.

Avec le lyrisme froid du morceau « A new error » de Moderat qui revient comme un leitmotiv.

Mais ça cogne à quelle porte ?

Peu importe ?

Présentation de soi multipliée par neuf.

Reflet, réflexion, répétition,  mais le neuf ne fait pas de l’ancien.                                                                            

Ou bien a new error ?   

La tragédie, c’est être soi-même son propre ennemi.

Vanité.                                                                                                                                               

 

                                                                                         *********

 

Présentation de soi dans la sensation. Sensation de soi dans la représentation.

Et représentation abstraite de l’émotion qui prend possession du corps.

Dissociation du ressenti. Ame et corps ?

Larmes. Peur. Rires.

Quoique … sensationnelle représentation.

Quoique … présentation du sensationnel.

La politique est devenue contrôle de l’affectivité.

L’intériorité est travaillée et transformée par les vagues médiatiques.

Divertir par l’excitation et abrutir les masses.

Toujours la même chanson. New error.

Leitmotiv.

Et ça cogne.

Pourtant dans le ressac de l’intime, l’écume du point d’intensité se montre :

Obscénité du selfie, du sexe et du sort.

Tout est-il spectacle ?

Vanité

                                                                                         *********

Esprit de l’escalier : ça monte et ça descend.

Est-ce que ça montre l’indécence et la difficulté d’être soi ?

Est-ce que ça tourne en rond ? Est-ce que ça ne tourne pas rond ?

Déambulation, ronde, répétition.

Mais les neufs ne font pas de l’ancien.

Cela se déglingue.

Surtout cela s’arrête.

Geste arrêté et déjà prisonnier d’un mouvement général.

Encore de l’escalier … mais ça glisse, ça remonte, ça s’encombre.

Le neuf naît de l’ancien mais pour en accoucher, il faut encore le travail et la souffrance.

La ronde devient foule anonyme du métro.

Tout le monde. Personne.

Et ça se bouscule. On ne se connaît pas. On ne se connaît plus.

Fatalement, la nostalgie de l’unité reprend du poil de la bête immonde. Communauté introuvable.

Il faut l’incarnation du peuple – lui donner une chair, un visage, une parole. A la lumière de la représentation. Sous le strass, les projecteurs et les applaudissements.  

Politique : A new error ? A new mirror ? A new terror ?

Vanité.

                                                                                *********

Fausse piste de danse ?

Les images du passé sont-elles trop denses pour autoriser le neuf du mouvement ? 

L’immobilité produit le neuf de la mobilité, peut-être et surtout quand il est point d’arrêt, point d’orgue, point à la ligne d’une vieille façon de se mouvoir.

Etre arrêté.

Etre en état d’arrestation, attestation d’être de l’Etat, dans l’Etat.

Prison, poison, potion.

Quoique … les corps handicapés deviennent corps de vacanciers sur la plage dans l’immobilité et le bruit du ressac.

Métamorphose de l’arrêt.

Transition. Transe. Danse

France.

Politique de l’absence ou poétique de la danse ?

Qui s’absente de soi ?

« La crise, c’est quand l’ancien n’est pas tout à fait mort et que le neuf n’est pas tout à fait né. »

Dixit Antonio Gramsci.

Le mort vit encore et le vivant se meurt de ne pas vraiment naître.

Impossibilité de les dissocier.

Tel est l’entre-deux qui fait unité et pense trois

                                                                         *********

Quatre femmes. Cinq hommes.

Pour du neuf.

Nombre qui se débat.

Un : la solitude.

Selfie. Intensité de l’émotion qui isole. Silence désolé dans le rôle qui n’est plus assumé.

Vanité-casting.

Deux : l’intimité. Alcoba. Fécondité qui pousse aux trois, quatre …

Trois : déjà la société avec ces complications : regard, jalousie, représentation, rivalité, désir d’unité en corps et toujours.

La famille cependant ne fait pas encore cité.

Neuf : pas un nombre premier : il se divise par trois et donne trois. Le neuf est division de la société par elle-même qui produit de la société.

C’est la mort qui mange la mort et nourrit toute vie

Déglingue mais aussi fusion par fissuration du noyau.

Quelque chose de dense.

Une forme neuve pour la veuve informe.

Le Zéro et l’infini.

                                                                      *********

L’ombre de Dada.

Car ça joue sur les maux.

DADA

Le mot répète la même syllabe : Da – Da.

Oui-Oui.

DADADADADADADADADA

Da par neuf.

Ça trotte dans la tête.   

Retrouver l’épique par l’hippique.

Car la danse n’est-elle pas devenue une course d’obstacles ?

Le mouvement devient, revient, vient intense, technique et chorégraphique.

                                                                                         *********

Go ! Go !

Gagne et perd.

Tragédie et comédie ensemble font le drame.

Go ! Go !

Les larmes seront les rires.

La souffrance sera la vacance.

Go ! Go !

Le neuf sera l’ancien.

Dada

Mirror is error.

Terror is mirror.

Ah ! (Re)commencer !

Ah Reuh !

Pour progresser, régressons.

Dada

Au soleil couchant se lève un nouveau jouir.

Mais de quoi la vieille histoire peut-elle encore accoucher ?

Dada

Du Strauss plutôt que du Strass.

Finir pour commencer.

Ah ! (Re)commencer !

Dada

Un cheval de Troyes qui surgit de l’ennui.

Pour éviter que ça rame, il faut que la trame crame.

Dynamiter le narratif pour faire date.

Dada

Par-delà les situations, l’histoire est un frisson qui traverse le vide et rend avide d’émotions qui font  sens.  

Tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais pas déjà trouvé.

Art

Politique

Les opposés sont posés ensemble.

Ce qui reste, insiste. Existe.

Art

Dialectique.

Le temps est la synthèse du disparaître et de l’apparaître

Art

Chronologique.

L’acteur est le spectateur de lui-même. Le spectacle est le drame de l’acteur.

Présence, persistance, insistance.

Des corps ; des visages, des regards transpercent la scène.                                                   

Art

Dramatique.

L’arrêt est gros du mouvement.

Art

Dynamique.

La répétition fait le lit du neuf

Art

Cathartique.

Il faut écouter ce qui se bégaie dans la déglingue :

Gogo. Dada. Art.

Didier Guilliomet

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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