Les festivals face à la transition écologique: 21 mars à 18h au Fort de Tourneville
La transition écologique touche aussi les activités culturelles. Aussi notre association a-t-elle décidé d’organiser plusieurs grandes conversations sur ce thème brûlant. La prochaine aura lieu ce 21 MARS 2024 de 18h à 20h à la halle (entrée ouest) du Fort de Tourneville et se concentrera sur les festivals.
Nous retrouverons Franck Testaert, qui organise chaque automne depuis 20 ans Ouest park, un des festivals les plus courus de notre agglomération, et qui dialoguera avec Gwendolenn Sharp, fondatrice et coordinatrice de l’agence The Green Room, spécialiste de la transition écologique dans le monde de la culture et du spectacle vivant
Notre première grande conversation sur ce thème avait eu lieu dans le cadre du salon biennal Réinventif au Fort !, le 26 novembre 2022, pendant laquelle avaient dialogué Franck Testaert, directeur de la Papa’s production et du Tetris, scène de musiques actuelles du Havre et Jean-Luc Guion-Firmin, directeur du service culturel de la ville de Montivilliers. Pour notre nouvelle grande conversation ce 21 mars, nous avons noué un partenariat avec le Master Ingénierie touristique et culturelle – Université Le Havre Normandie.
Évènements éphémères rythmant la vie culturelle, les festivals sont indissociables d’un territoire. En 2022, la France comptabilisait 7282 festivals. Durement frappé par la crise de la COVID-19, le monde du spectacle vivant et en particulier de la musique sur scène reprend son activité aujourd’hui, bien que fragilisé, avec des impératifs de rendements élevés et la crainte de voir l’intégralité du domaine s’effondrer. On observe une véritable course à la fréquentation pour les festivals importants.
Parfois perçus comme de véritables ambassadeurs des territoires hôtes, ces évènements sont des dates majeures autour desquelles s’organise la vie culturelle et touristique des alentours. On estime également que les festivals engendrent des retombées économiques locales importantes, grâce notamment à la consommation des festivaliers sur place (hôtel, transport, restauration).
L’Etat mesure leur poids important dans le développement économique des territoires associés, ainsi que leur contribution à leur image. C’est pour cela qu’il soutient leur organisation par des aides (30 milliards d’euros annoncés par le ministère de la Culture pour 2024), sous réserve du respect de critères écologiques. En effet, le modèle des festivals, critiquable au regard de la transition écologique, est appelé à évoluer dans un futur plus ou moins proche.
Ainsi, si de nombreux festivals travaillent à se rendre plus vertueux pour l’environnement, leur existence-même fait peser des enjeux écologiques sur leur territoire d’accueil. Entre excès de déchets, pénurie en eau, encombrement des structures d’accueil, mais aussi empreinte carbone des festivaliers, le monde des festivals à succès s’avère encore perfectible. Face aux enjeux écologiques, les festivals se doivent donc de trouver un modèle allant au-delà des efforts déjà effectués.
La Grande Conversation de ce 21 mars 2024 sera l’occasion de discuter autour d’un modèle, celui du festival urbain, qui représente aujourd’hui deux tiers des festivals français. La question est en effet de savoir s’il est possible de concevoir un festival urbain sans conséquences négatives sur son lieu d’implantation.
Nous y réfléchirons et proposerons des réponses en compagnie de professionnels de ce secteur culturel. Pour y parvenir, nous organiserons un dialogue interactif et des activités de réflexion ludiques où le public œuvrera avec les intervenants à la construction d’un festival fictif, en tentant de faire disparaître les conséquences écologiques négatives. Nous porterons également notre regard sur le bilan carbone des festivaliers souvent négligé mais qui représente un poids significatif dans la balance écologique de tels évènements.
Si vous vous interrogez sur les questions relatives à la transition écologique, sur le monde du spectacle vivant ou encore sur les impacts que les festivals ont sur votre territoire, cette nouvelle édition des grandes conversations sera l’occasion de venir échanger avec des concitoyens et des spécialistes de la question lors d’un événement participatif inédit.
Si vous avez observé des pratiques intéressantes ou critiquables dans les festivals que vous fréquentez, si vous avez des suggestions, remontez vos observations à : contact@asso-maisondelaculture.fr
Pour nourrir votre réflexion, nous vous recommandons de lire :
– le rapport 2023 des festivals publié par le Syndicat des musiques actuelles (SMA) ici
On y apprend que les organisateurs de festivals s’impliquent pour être éco-responsables, mais sont déjà rattrapés par « l’intensification du changement climatique et la multiplication d’événements météorologiques et climatiques extrêmes (…) Lors de la saison 2023, un tiers des festivals interrogés déclarent avoir fait l’objet d’aléas climatiques : annulations d’une ou plusieurs journées, réorganisations des espaces, révisions des horaires, billetteries qui stagnent, etc. »
– les différentes actions engagées par le secteur des musiques actuelles (DECLIC, REC, ARVIVA) et les guides et formations associés, ainsi que les dispositifs d’aides décrites sur le site du SMA ici.
Vous pouvez trouver un exemple local de mise en oeuvre d’une de ces actions, DECLIC, grâce au CEM, Centre d’études musicales, installé aussi au fort de Tourneville. Voir ici.
Le journal Ouest France, qui édite une lettre spécialisée sur les festivals dans l’ouest de la France, publie régulièrement des articles sur les actions entreprises par les festivals en particulier normands, pour relever les exigences écologiques :
– comment ils pourraient s’alimenter en électricité autrement que par des groupes électrogènes polluants (lire ici)
– comment ils cherchent à se débarrasser du plastique, trier leurs déchets ou organiser les transports (lire ici)
Vous pouvez aussi nous suivre via notre page Facebook habituelle et les comptes « grandes conversations » Instagram et X créés spécialement.
Notre présidente Isabelle Royer a enregistré des extraits de cette grande conversation pour notre émission Viva sur scène. Connectez-vous ici pour les écouter.
Eric Charnay, vice-président de l’association et Pierre Sauvannet, Lou Robert-Bonamy, Anna Daffniet, étudiants en master Tourisme, Parcours ingénierie touristique et culturelle (Université Le Havre Normandie, UFR Lettres et Sciences humaines)
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