Introduction :

C’est une 1ère année pour notre association : nouvelle situation, nouveaux statuts, nouveau rôle. Je peux dire que nous avons besoin de vous. En effet, cette année a été marquée par plusieurs éléments :

  • Les travaux du forum ont été actés par la mairie et le CA de l’EPCC.
  • Nous avons à mettre en œuvre notre nouvelle collaboration avec l’équipe du Volcan.
  • et nous développons nos liens avec les autres associations et acteurs culturels de l’agglomération.

Les projets de la mairie pour les travaux de réhabilitation et de restructuration du forum Niemeyer sont connus :

les décisions sont prises, le calendrier arrêté. Nous, adhérents de la MCH, avec d’autres habitants du Havre, avons exprimé nos désaccords.

Nous avons eu plusieurs fois l’occasion d’exprimer nos critiques. Nous avons déploré (avec d’autres acteurs culturels) le manque de concertation, une politique culturelle qui décline un programme d’équipements, mais se tait sur le fonctionnement.
N’exagérons rien, ni dans un sens ni dans l’autre : nous n’avons pas été passifs, mais nous n’avons pas non plus renversé les pouvoirs.
Quelle est dorénavant notre position ?
Nous jugeons positive la rénovation du Grand Volcan que nous demandions depuis des années.
Mais la restructuration de la SN pose toujours problème : la fermeture de l’Eden, la transformation du Petit Volcan en médiathèque, le déménagement des bureaux et la création d’une salle modulable à l’Electro (ancienne usine Hoover).
Face à ces projets, certains restent farouchement opposés, en tout cas inquiets, d’autres sont sceptiques, ou résignés. Quelques-uns d’entre vous remettent en cause l’utilité de notre association puisque nous n’avons pas pu empêcher ces décisions.
Ma formation d’enseignante et mon expérience de la vie de notre association ne m’inclinent pas à demeurer dans la plainte et le ressentiment ni à baisser les bras.

Je crois que la bataille que nous avons dû mener pour ne pas disparaître et pour faire entendre notre point de vue, ne doit pas nous empêcher d’agir maintenant de manière constructive, en faveur de la culture et du Volcan. 
En effet, nos missions contenues dans nos statuts s’inscrivent dans une continuité et une dynamique.

  •  Par exemple, « Représenter les publics » :

qu’est-ce que c’est, sinon la place des « citoyens », aux côtés des décideurs et des financeurs ? Elle a été voulue par le représentant de l’Etat. Le public est présent, dignement et effectivement représenté au conseil d’administration de l’EPCC, parce que vous y envoyez vos élus. Nous n’avons pas la majorité des voix, mais nous avons la parole, et une parole libre, celle que votre mandat et notre histoire légitiment.
Il est vrai que, au conseil d’administration, nous n’avons pas pu empêcher la fermeture de l’Eden, mais nous avons exprimé notre désaccord et soulevé le problème des conséquences de la fermeture de l’Eden, notamment pour les établissements scolaires de tous niveaux.

  • De même, la place de la culture, le soutien et le développement de la création au Havre :

Il y a 50 ans, la création des maisons de la culture, et d’un ministère était une révolution. La culture de qualité pour tous est-elle devenue un droit acquis ?
Nous avons ici deux sujets d’inquiétude que nous avons exprimés au dernier CA de l’EPCC :

– La disparition de l’Eden, décidée au départ à cause de problèmes de sécurité, nous semble dramatique, pour nous cinéphiles et pour la ville du Havre, mais non inéluctable après lecture du Rapport Marchand, et au regard des missions de notre SN. Je vous propose de défendre l’idée de préserver un volet cinéma dans le projet artistique de la SN.
– D’autre part, le transfert de la salle de spectacle du Petit Volcan sur le site de l’Electro, éloigné et surtout pour l’instant, très mal desservi ( comme nos amis du Centre chorégraphique national l’ont dit), nous semble lourd de menaces : le public suivra-t-il ?
– Certes les professionnels estiment que le Petit Volcan est mal adapté à nombre de nouveaux spectacles.

Mais a-t-on bien évalué les risques de cette nouvelle implantation ?
Je propose que nous soyons vigilants.

  • Notre place aux côtés des professionnels du Volcan

Il n’est pas facile maintenant de trouver notre place aux côtés de la direction. Notre association est devenue en quelque sorte « indépendante » du Volcan.
Qu’est-ce que cela veut dire ? Indépendant signifie que nous avons notre fonctionnement propre, tout en étant attaché au Volcan.
Et que le Volcan est indépendant également, devenu EPCC.

Attention : une partie des spectateurs, et la Presse, encore ce matin, font encore la confusion entre le Volcan et l’Association Maison de la Culture du Havre, parce que, pendant près de 50 ans, nous avons géré la « maison de la culture » et agi avec l’équipe professionnelle.
Il nous faut clarifier cette situation.
Dernièrement, il s’est avéré plus simple de nous présenter comme « association des publics du Volcan », sachant que nous montrons ainsi notre attachement au Volcan.

Que voulons-nous faire avec le Volcan ?

Notre action est inscrite dans une temporalité longue : augmenter la fréquentation, élargir les publics, soutenir le projet artistique du directeur.

Etre des « ambassadeurs » du Volcan ?

Oui, notre histoire nous y incite, à notre façon, par exemple :
– par des échanges après les spectacles, sans empiéter, bien sûr, sur l’équipe du Volcan avec ses compétences et son travail quotidien,
– par des rencontres amicales avec nos réseaux et aussi avec les habitants susceptibles de devenir les « publics »,
– enfin par des liens avec les autres associations culturelles.
Ce rôle est capital et nécessaire : plus nous serons visibles, plus les habitants prendront le chemin du Volcan.
Que veut faire l’EPCC le Volcan, avec nous ? C’est une question que nous adressons à la direction.

  • La place des associations et acteurs culturels dans la ville

Parmi nos objectifs, nous avons décidé ensemble, à la dernière assemblée générale, d’accompagner les artistes, de mutualiser nos moyens et nos forces, de fédérer nos énergies.
En effet le cloisonnement, le fait que chacun travaille dans sa « case », nous affaiblit et empêche la circulation des publics.
C’est pourquoi cette année, nous sommes allés chez nos partenaires, le Cabaret Electric, le CEM, le Jupo, le Satellite Brindeau, les Bains-Douches, le théâtre amateur, les musées, le Studio et le Sirius, le Grain à démoudre, les associations solidaires ou sociales, les restos du cœur, l’université, l’Epicerie culturelle, le Portique….etc. Certains d’entre nous ont adhéré à d’autres associations, fréquenté d’autres lieux : nous mettons en place une réciprocité qui doit nous renforcer.

Pour ce faire, 2 outils :

– La création de notre site « associationmch » interactif, permettant le dialogue avec nos adhérents et les visiteurs, invitant à venir au Volcan, renvoyant à des liens culturels dans l’agglomération, informant des « coups de cœur », donnant à lire des articles de fond.
– L’organisation d’un Forum culturel sur Haïti, décidé dans l’urgence du tremblement de terre du 12 janvier 2010 : nous n’avons pas vocation à aider financièrement les sinistrés, mais nous avons un « devoir » de partage des savoirs. Jocelyn vous présentera ce forum « Une Saison haïtienne »organisé avec l’aide de Christophe Wargny (Monde diplomatique).

A cette occasion, nous nouons des partenariats avec l’université, l’ISEL, le CERASIH (semaine de solidarité internationale du 13 au 20 novembre), la Galerne, l’Ecole de Management, le Jupo, le Musée Malraux…
Nous pensons que notre visibilité entraînera celle du Volcan.

  • Le Volcan en France

La situation nationale n’est guère réjouissante : un chômage à 9.5%, une baisse de la consommation de -1.2%, des inquiétudes pour tous les services publics, un creusement des inégalités, une augmentation de la précarité, des difficultés à la concertation pour les retraites, la Sécurité Sociale …etc, et l’impression de décisions arbitraires injustes… Pour témoigner du travail de son équipe et de la réalité sociale de l’agglomération, je suis heureuse d’accueillir William Omari, Président des Restos du cœur.
Dans ce contexte, les professionnels de la culture, ont manifesté et en tant que spectateurs et militants culturels, nous nous associons à ces actions : contre la réduction du périmètre de l’Etat en raison de la RGPP, la baisse forte du budget, la crise financière des départements et des Régions due aux transferts de compétence non compensés (vous avez lu ce matin dans la presse havraise que le département engage « une procédure contre l’Etat pour le paiement des sommes dues »).
L’association des Scènes Nationales qui réunit une soixantaine de SN, prévoit des manifestations en mars 2011 contre une politique mettant en danger la culture, elle sera à Avignon cet été.
D’autre part, les directeurs sont attachés à la création, liée à la diffusion : les priver de création au profit des CDN, c’est sans doute empêcher l’élaboration d’esthétiques nouvelles. « Diriger une scène nationale, disent-ils, c’est un acte artistique ».
De son côté, le Volcan a proposé 58 spectacles, accueilli 40 000 spectateurs, plus de jeunes (hors scolaires).

J’insiste sur un sujet qui nous tient tous à cœur : le travail avec les populations des quartiers classés en Zone Sensible Urbaine.
Hélas ! L’évolution des budgets pour les publics les plus éloignés des lieux culturels est significative : 2008 : 100 000 €, 2009 : 60 000 €, 2010 : 16 000 €.

Pendant cette année, le Volcan a pu maintenir, outre la compensation des places (2 € par spectateurs, aide au transport…), 61 tables de lectures, des ateliers d’écriture (restitution publique le 24 mars10) et un cycle de sensibilisation à la danse avec Météores (le 29 mai 09). C’est tout.
Donc, le projet « culture et lien social » se délite progressivement : le public s’est réduit, environ une quinzaine d’associations affiliées aux actions CAF.
Le Volcan a proposé 2100 places, sur un prévisionnel 2009 de 3000 places, et 400 places seulement sur une capacité de 1000 places en 2010 sur 1 semestre.
Tous ces constats sont inquiétants : où en est le Volcan de la démocratisation culturelle ?

Pour le projet 2010, Maryse Ricouard propose 2 axes de travail : le théâtre anglo-saxon et l’Orient : des tables de lecture sur 1 texte (Malfi), (Le tigre de l’Euphrate, Harper, Pinter seront sur l’année 2011), une action autour du conte (apéro-conte – thématique Orient : Japon, Perse, Chine… également à cheval sur les 2 saisons) et un cycle de sensibilisation à la danse Butô avec une professionnelle en octobre 2010. Pour un petit budget de 16 000 €.

Je voudrais rendre hommage également à Olivier Lefèvre responsable des « actions de sensibilisation » : 40 propositions, 2677 participants (en 2008-2009 67 propositions et 30312 participants). 1326 participants tout public, 1351 participants scolarisés.
Je vous invite à participer et à faire la publicité de ces « dîners-débats, « afters », ateliers, qui mettent en jeu des partenariats divers, la Galerne, le Conservatoire, les Ancres noires, l’Université, des collèges, et lycées, l’Ecole de Management…Toutes occasions de compréhension et de formation du spectateur.
Vous avez peut-être assisté avec autant de plaisir que moi aux restitutions de l’atelier d’écriture, et du stage de musique expérimentale au festival Piednu.
Pendant la saison prochaine, rendez-vous sur notre site : nous vous signalerons les opérations d’Olivier : « les trois coups avec », les « mises en bouche », les « à la rencontre de ».

Pour l’Université Populaire avec Florence Lafond et Benjamin Steck, le partenariat entre Volcan et Université est exemplaire.

Cette saison 2009/2010 comportait 17 rendez-vous, couvrant 5 cycles : « corps », « image », « nouvelles technologies », « goût et cuisine », « mer et architecture ».
La fréquentation s’est élevée à environ 1800 personnes.
A titre de comparaison, la saison 2008/2009 a attiré 2085 personnes pour 19 rendez-vous et la saison 2007/2008 (saison inaugurale !) 2500 personnes pour 17 rendez-vous .
Après une première saison qui a bénéficié d’une forte curiosité et d’un effet « découverte », l’université populaire a donc réussi au fil des 2 saisons suivantes à fidéliser un public, à prendre sa place dans le paysage culturel havrais.

Les auditeurs sont critiques ponctuellement, mais encouragent l’équipe à continuer l’aventure ! De fait, le partenariat entre la scène nationale et l’université est renouvelé pour 3 ans autour de 3 cycles thématiques : « le corps », « l’image » et « mondes et monde ». Bien évidemment les nouvelles technologies comme les problématiques liées à mer /architecte y seront invitées…
Je vous invite fortement à fréquenter l’université populaire et à la faire découvrir à votre entourage.
En conclusion, je voudrais ouvrir l’anniversaire des 50 ans de la MCH : je fais appel à nos prédécesseurs.
Quel plus bel hommage pouvons nous leur rendre que de les inviter à raconter leurs souvenirs, proposer des images, des textes ? Eric vous en parlera davantage.

Dans une société morcelée, nous pensons toujours que l’expérience culturelle partagée permet un langage commun.
Dans notre pays, inventeur d’un modèle de laïcité unique, la culture est le moment par excellence où les citoyens jouissent de leur singularité et de celle des autres. C’est pour cela que je vous propose de travailler encore ensemble, au nom de cette conviction cinquantenaire qui nous réunit.
Je terminerai par une citation tirée d’un recueil haïtien qui me semble particulièrement appropriée :
« nul n’est une île ».
Merci !

Nos bons plans
sur notre sélection de spectacles ...
Journal MCH
Le journal de l'association...
J'adhère à la MCH
Ou renouvelez votre adhésion en ligne
Nous contacter
Besoin de renseignements ?