Bonjour et merci à tous et à toutes de faire ce bilan de fin de saison avec nous !

Nous avons été marqués récemment par le décès brutal de Mary Berkelmans auquel nous avons rendu hommage pour sa personnalité et son travail. Nous l’aimions beaucoup, et c’est vrai que notre association repose aussi sur des rapports de convivialité ou d’amitié qui justifient – aussi – notre adhésion.

Par ailleurs, je dirai que cette année nous avons été confortés dans notre rôle : le sens de cette saison repose sur une sorte de maturation.

Dans quel contexte travaillons-nous ? Après une année marquée par des élections inédites, nous suivons la vie politique avec attention. Pour mémoire, rappelons quelques chiffres : selon les données publiées par l’Insee, le taux de chômage touche environ 9% de la population active en France métropolitaine.

Le taux de pauvreté moyen de la population est de 14 %, il est de près de 20 % parmi les enfants de moins de 18 ans.

Le budget du ministère de l’Éducation nationale demeure en 2018 le premier budget de la Nation : 50,6 milliards d’euros.

Pour la mission « culture » – patrimoines, créations, transmission des savoirs et démocratisation de la culture – le budget de l’Etat s’est élevé à 3,6 milliards d’euros en 2017. L’effort culturel des collectivités porte sur le spectacle vivant et les services de proximité, l’État privilégie le patrimoine. 

Sylvie Barot fait remarquer que depuis les lois de décentralisation, les collectivités territoriales dépensent davantage pour la culture (9,4 mds en 2014)  que l’État (3,4 mds pour le ministère de la culture ou 9,2 mds avec les Affaires étrangères et l’EN), ‌Et parmi les collectivités, les communes et leurs groupements remportent la part du lion (77% contre 15% pour les départements et 8% pour les régions), sans rapport sinon inversé avec la situation du temps de Malraux. L’État s’efforce donc de rester prescripteur, contrôle, labellise, communique, impulse, arbitre etc. en ne disposant plus des moyens qui furent les siens, jadis; ça change complétement la donne, l’ambition politique dans le domaine culturel s’étant déplacée plus près des habitants, au grand dam des jacobins qui professent que seul l’État peut combler les inégalités territoriales mais ne s’en donne plus les moyens…

Pour nous, notre foi en la démocratisation et des actions mises en œuvre pour sa concrétisation est intacte. Nous jouons notre rôle dans la lignée des fondateurs de la MCH. Nous parlons de « démocratie culturelle ». cf notre ouvrage Culture et démocratie. 

Aujourd’hui les droits culturels ont été inscrits dans les lois « NOTRe » et « CAP » (Création, architecture et patrimoine).

Je cite Marie-Claire Martel, rapporteure : la démocratie culturelle entend ainsi défendre au-delà du respect de la diversité, le droit pour tous et toutes de découvrir, de connaître et d’apprécier toutes les cultures, dans un esprit éloigné de tout communautarisme, combinant liberté de choix individuelle et pratiques culturelles en commun.

 C’est là que notre association inscrit son action, comme les 4,7 millions de bénévoles des associations culturelles.

Nous avons mené une réflexion approfondie sur notre identité et nos objectifs.

Souvent les Havrais nous confondent encore avec le Volcan. Or le Volcan est à présent un Etablissement Public de Coopération Culturelle et notre association aurait dû disparaitre. Il est bon de se souvenir que nous avons refusé de nous saborder. N’oublions pas que Malraux avait voulu que la MCH soit gérée par un CA composé de professionnels, des Tutelles et de représentants des publics ! 

Certains ont émis l’idée de changer le nom de l’association 

Mais notre passé, notre Histoire sont des marqueurs, ce qui signifie que notre association n’est pas seulement une petite association de gentils spectateurs !  

Il s’avère que ce nom nous donne toute légitimité – pour nos archives, nos publications, notre place au CA du Volcan, auprès des acteurs culturels, de nos invités aux GC…

Même si un public organisé peut déplaire aux professionnels, il s’agit au contraire de ne rien lâcher. Il faut le dire. Le Conseil économique, social et environnemental (CESE) l’a remarqué : les citoyens témoignent d’une aspiration à jouer un rôle plus actif dans la vie culturelle. 

Notre association a les atouts de beaucoup d’associations : une curiosité aiguisée, partagée avec ses adhérents, une proximité avec le territoire tissée au fil des années et une connaissance fine des acteurs culturels et des artistes. 

Nous ne sommes pas seulement une association de spectateurs, mais aussi auteurs, éditeurs, organisateurs, animateurs radio….

Nous revendiquons donc une participation active à la culture, à la construction du sens de manière à faire vivre la démocratie.  Nos actions se déploient sous le signe du passage de 

« la culture pour tous » à « la culture avec tous »

  • Voyez nos Grandes conversations organisées sur le mode de la circulation des 

curiosités et des savoirs entre les invités et les publics : 

  • l’une sur la découverte des coulisses de la création des Géants grâce à

François Delarozière invité par Catherine Désormière, le 13 avril 

  • l’autre sur les étapes de la connaissance historique depuis les 

archives, les éditions scientifiques et le roman, avec les invités de Christine Baron, (Thierry Vincent, François Bessire et Michel Bernard) le 31 mai.

Plus que jamais, nous avons ressenti la nécessité de rendre visible le résultat de notre travail.  Notre CA a donc mis en œuvre une communication plus offensive et nos efforts ont été récompensés : plus de 150 personnes à la bibliothèque, plus de 100 aux Archives. Nous avons accueilli d’autres publics que nos adhérents grâce des partenariats chaleureux et efficaces avec nos partenaires,  à une conférence de presse, des articles dans la presse, des interviews… 

  • A l’heure du numérique, qui s’est affirmé comme un levier majeur de croisement des 

cultures et de démocratisation, voyez notre site participatif où tout acteur culturel ou artiste peut publier ses informations et notre page Facebook. 

Notre émission VIVACULTURE sur Ouest-track.com s’adresse à un public plus large (15 000 auditeurs par mois en moyenne). 

Car nous y évoquons autant que possible toutes les cultures sans distinction de supériorité. Ecoutez nos chroniques, elles sont éclectiques et variées, depuis le jazz ou la musique baroque jusqu’au tatouage, en passant par la lecture, le théâtre, le foot ! En podcast, l’émission a trouvé un public – le 11 octobre, 640 vues ! le 3 septembre 540 ! – mais nous améliorons là aussi la communication.

Cette émission est de nouveau sur les ondes 95.9, le dimanche à 11h.

Nous avons rajeuni la présentation de notre journal, le graphisme, la 1ère page, le logo etc et il est manifestement lu : nos dépôts dans certains lieux culturels fondent… Vous le donnez autour de vous !

  • Pour notre implication dans la vie culturelle havraise, certains d’entre vous sont des 

fidèles de nos rendez-vous mensuels, les Apéros des spectateurs, dans un bar de la ville, sous la houlette de Christine Baron. 

Notre fréquentation de tous ces évènements culturels que nous évoquons avec beaucoup de chaleur lors de ces rencontres, contribue également à rendre visible notre association. Retrouvez nos livrets réunissant les articles rédigés dans notre Rubrique des spectateurs ou diffusés dans Vivaculture. 

Vous avez remarqué aussi que nos GC et nos AG ont lieu dans des lieux divers qui nous accueillent avec sympathie.

Eric Charnay, notre vice-président, remarquait en début de saison que les lieux et évènements culturels dont nous soutenons la communication (sans pour autant les aider financièrement car nous avons décidé de financer nos propres actions) sont diversifiés, comme les concerts de Résonances, les Prieurales, les rencontres de Havre de cinéma sur les séries, le festival du Grain à démoudre, les débats du Studio, I love LH, la Saison graphique, MuMaBox et j’en oublie… 

Notre association a adhéré aux 3 associations cinéphiliques, fidèle à la vocation fondatrice de la Maison de la culture incluant le cinéma dans sa programmation et son action culturelle et pour veiller à ce qu’il y ait toujours une programmation art & essai au Havre (à défaut d’être assurée par le Volcan qui s’en était désengagé) : les Amis du Sirius (devenu Havre de Cinéma), les Amis du Studio et le Grain à démoudre. Nous avons aussi adhéré à Normandie Images (qui a remplacé le Pôle Images).

Cependant, nous avons réfléchi à la situation des uns et des autres. 

Nous confrontons les situations financières de structures locales (qui ne déméritent pas et auxquelles nous adhérons en général) à d’autres acteurs venus d’ailleurs (festival Ciné-Salé, Le goût des autres, la 1ère année), ou même les 500 ans…), par souci de notoriété principalement…

 Mais ici, les associations culturelles sont à la peine : les expositions de Photojournalisme à la BU disparaissent, le festival du Grain à démoudre a des difficultés, le Polar à la plage a perdu une partie de ses subventions, Cannibale Peluche n’a que 500€, I love LH…D’autres associations ont des difficultés à obtenir des financements et réduisent leur projets. Nous regrettons vivement ces réductions préjudiciables à une vie culturelle vivante et variée !

Nous soutenons des initiatives liées à l’Histoire, l’inauguration du buste de Jules Durand, la demande d’un monument digne sur les traites négrières….Car elles contribuent à la diffusion du savoir auprès de tous et à l’édification d’ « une ville intelligente » selon les mots de Pierre Vaquero (Vivaculture du 3 juin). 

Nous avons réagi également au film documentaire de Daniel Cling, Une aventure théâtrale – 30 ans de décentralisation. Nous nous sommes entendus avec le Sirius pour une projection à la rentrée. Je vous rappelle que nous faisons partie du Conseil de surveillance du Sirius, ayant souscrit une part dans la société du Sirius pôle art & essai (100€), et assistons à son AG annuelle.

Voyez aussi  qu’au CA du Volcan où nous envoyons un représentant, nous  faisons entendre la parole de spectateurs.  

Je cite la loi LCAP 21° Entretenir et favoriser le dialogue et la concertation entre l’Etat, l’ensemble des collectivités publiques concernées, les organisations professionnelles, le secteur associatif, les acteurs du mécénat et l’ensemble des structures culturelles et leurs publics.

Vous me transmettez des commentaires ou des questions par exemple sur les tarifs et les abonnements (pour 18/19, les abonnements à moins 50% risquent de favoriser ceux qui ont les moyens de s’engager sur des budgets importants et un nombre de dates élevé : 15), la participation des jeunes, la parité (seulement 28% de femmes dirigent des SN), les stages, la publicité, la programmation…

J’informe le CA du Volcan de nos actions.

Notre livre sur une histoire de la Maison de la culture du Havre a été finalement exposé dans le hall du Volcan.

  • Pour l’accès à la culture par le plus grand nombre, le bilan de nos Bons plans est 

globalement positif. Il peut l’être davantage au vu de la programmation du Volcan qui propose de prendre 15 spectacles à -50% au lieu de 12 et n’offre pas de pièces classiques ou patrimoniales. Caen, Rouen, Fécamp nous attendent !

Finalement où en sommes-nous ? Pour nous, si nous avons parfois l’impression de faire « un travail de fourmi », nous pouvons nous féliciter de notre position : nous sommes des « observateurs » de la vie culturelle et à ce titre, soutien actif de tous ceux qui oeuvrent pour une démocratie culturelle. 

Nous sommes des spectateurs curieux et attentifs mais aussi des acteurs tissant inlassablement des liens entre les artistes, les professionnels et des publics, participant à la construction d’une ville intelligente et partageuse pour une société ouverte et inclusive. 

Quant à notre fonctionnement interne, nous pouvons nous réjouir d’offrir à nos adhérents des moyens et des occasions de partager nos découvertes culturelles sous le signe de la convivialité : « la culture avec tous, dans l’amitié ! » 

Voici ce que nous pouvons dire à nos relations et amis pour qu’ils nous rejoignent ! 

Isabelle Royer, présidente

Nos bons plans
sur notre sélection de spectacles ...
Journal MCH
Le journal de l'association...
J'adhère à la MCH
Ou renouvelez votre adhésion en ligne
Nous contacter
Besoin de renseignements ?