PAROLES de SPECTATEUR à AVIGNON 19

À nos amis havrais, amateurs et professionnels du théâtre,
et à quelques autres amis choisis…

Pour nous, Avignon c’est fini pour cette année. Nous avons vu 5 pièces dans le In et 10 dans le Off. Pour le In, le programme aura probablement changé à votre arrivée.

Dans le In, coup de cœur pour Nous l’Europe, banquet des peuples (texte de Laurent Gaudé) dans la Cour du Lycée St-Joseph. Assis à côté de l’auteur, nous avons pu échanger quelques mots avec lui avant le début du spectacle. Des réserves pour Architecture (la Cour d’honneur, c’est toujours impressionnant, d’excellents comédiens, en particulier Stanislas Nordey et Marie-Sophie Ferdane à notre goût, mais texte boursouflé et trop long).

Pelléas et Mélisande à la Fabrica, de bonnes idées de mise en scène de Julie Duclos, de bons acteurs, en particulier Vincent Dissez en Golaud et Philippe Duclos en Arkel. Les jeunes Matthieu Sampeur et Alix Riemer en Pelléas et Mélisande sont très bien également. La pièce ne dégage pas beaucoup d’émotion, mais c’est aussi dû à l’écriture de Maeterlinck.

Sous d’autres cieux au Cloître des Carmes, une version revue de l’Enéide de Virgile par Maëlle Poesy et Kevin Keiss, de bonnes idées, une construction qui nous renvoie sans lourdeur à la situation actuelle des migrants et une faiblesse dans le jeu des deux personnages principaux, Enée et Didon. Enfin, La maison de thé, un classique du théâtre chinois à l’Opéra Confluence. Malheureusement, notre éloignement (places achetées dans un second temps) et le défilement trop rapide du surtitrage, ne permettaient pas de suivre correctement. Nous sommes partis après 1h15 de représentation. Dommage, il parait que la troisième et dernière heure était poétique et très belle…

Dans le Off, beaucoup de belles propositions. Il semblerait même que le niveau moyen s’élève. Nous avons vu 3 «Seuls en scène», tous remarquables (et il y en a quelques autres). Sang négrier de Laurent Gaudé, une interprétation exceptionnelle d’un très beau texte au Verbe Fou (une salle de 50 places et il faut maintenant réserver plusieurs jours à l’avance), Vipère au poing par un jeune comédien, fils d’amis, très dynamique et plein d’avenir aux 3 soleils. Et Curé le jour, Athée la nuit, des écrits de Jean Meslier qui a vécu fin XVIIème, début XVIIIème, remis en forme par un universitaire belge de Mons qui nous avait convaincus et avec qui nous avions longuement échangé.

Deux remarquables pièces de troupe: Ils n’avaient pas prévu qu’on allait gagner, déjà jouée à la MC93, mis en scène par Jean-Louis Martinelli, ancien directeur des Amandiers, que nous apprécions beaucoup et avec qui nous avons souvent échangé du temps où nous allions aux Amandiers. La deuxième, Et le cœur fume encore,  absolument immanquable.

Deux pièces d’auteurs américains: On ne dit pas de mal des morts d’Israël Horowitz et Providence de Neil LaBute (avec l’excellent comédien Xavier Gallais, vu plusieurs fois dans la Cour d’honneur notamment dans le rôle-titre du Prince de. Hombourg, il y a quelques années), deux pièces dures, les difficultés du couple, les attentats du 11 septembre, et pour nous une préférence pour la pièce Providence aux Gémeaux (rien à voir avec Sceaux). Enfin deux pièces au 11 Gilgamesh, qui s’affirme à sa troisième année de fonctionnement, comme l’un des meilleurs lieux de la création contemporaine (dont pourrait s’inspirer Les Bains-Douches?) : Laterna Magica d’après Bergman, et Vies de papier, remarquable travail autour d’un album photo acheté dans une brocante bruxelloise (qu’est-ce que la mémoire, le souvenir, qu’est-ce qu’une vie…). Et puis, il faut bien s’être loupé une fois : Ludwig II, le roi perché, sur la vie de Ludwig II de Bavière. Nous pensions retrouvé la finesse de Visconti. La pièce est mauvaise, les acteurs mauvais, le jeu grossier. C’était pourtant au Verbe Fou, comme l’immanquable Sang Négrier…

Voilà une petite sélection, c’est à dire moins de 1% du Off. Il faudrait rester la durée du festival et ne faire que du Off…

Enfin, nous avons vu deux expositions à faire: au Palais des Papes, visite et surtout exposition Ernest Pignon-Ernest (très forte) et la Collection Lambert avec des belles expositions temporaires : Jean-Michel Basquiat, Vic Muniz, Myriam Haddad (l’affiche du festival).

Nous avons aussi assisté à la Chartreuse de Villeneuve les Avignon à deux lectures de nouvelles inédites de et par Laurent Gaudé, ainsi confirmé comme l’un de nos écrivains contemporains préférés.

Et pour ne pas oublier que nous sommes des citoyens engagés, participation au rendez-vous Des voix pour l’Humanité avec des lectures d’articles choisis de l’Huma depuis l’édito par Jean Jaurès du premier numéro en 1904 à des articles contemporains par des grands artistes et metteurs en scène : Stanislas Nordey, Arthur Nauzyciel, Jean-Louis Martinelli, David Lescot… Pascal Rambert avait annulé sa présence peut-être en raison de la critique de l’Huma sur Architecture…

Réunion en présence de Ernest Pignon-Ernest, président des Amis de l’Huma, du représentant d’Olivier Py retenu, Jean-Pierre Léonardini, ancien responsable de la rubrique culture de l’Huma, et Marie-José Sirach, l’actuelle responsable. Anecdotiquement, j’ai rappelé que notre présence sans interruption depuis 2008 à Avignon, nous la devions à JP Léonardini et son article sur le Hamlet de Ostermeier (Chantal, fais les valises, nous partons à Avignon…) et recommandé la lecture de son ouvrage Qu’ils crèvent les critiques.

Sans oublier nos restos préférés: le Numéro 75, Chez Mimmo (réserver!), Mamma Corsica et, un peu plus chers l’Agape et le Jardin des Carmes. Six journées bien pleines qui remplissent l’esprit et vident le porte-monnaie…

L’Aubrac nous attend pour un peu de calme, de repos et quelques randonnées.

Roger

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