Filmez ce que vous voyez au travers d’une fenêtre de chez vous, et racontez un souvenir important

Par ma fenêtre

Pourquoi ?

Nos souvenirs nous appartiennent, sont intimes, ils n’ont pas vocation à être racontés. Alors pourquoi je vous propose d’en raconter un, en filmant ce que vous voyez par une fenêtre de chez vous ? Ce n’est pas pour vous que vous le faites, c’est pour les autres: choisissez un souvenir important dans votre vie, qui vous semble pouvoir être enrichissant pour les autres. Riche d’enseignement, de profondeur humaine, de joie, de rires !

Pensez non pas à vous, mais à ceux qui vont vous écouter. C’est pour eux que vous vous souvenez et que vous racontez, pour leur offrir quelque chose de précieux que vous avez en vous. Un film, c’est comme un cadeau.

En cette période de confinement général, sans doute est-on chacun ramené à l’essentiel. Partager par les mots ce qui est essentiel pour nous, c’est à la fois très simple, très profond et important. Pour ceux qui écouteront nos films et aussi pour nous mêmes, car mettre des mots sur ce qui est à l’intérieur de nous, c’est aussi mieux nous connaître, nous découvrir à nous mêmes.

Comment ?
Prenez un moment seul.e. Pour entrer en soi, il faut un moment privilégié, intime, car c’est fragile et sensible. Même juste 5 minutes. 5 minutes rien que pour vous. Mettez devant la fenêtre. Vous allez filmer ce qu’on voit de votre fenêtre, et vous parlerez tout en filmant. Ce qui est filmé n’a peut-être rien à voir avec votre souvenir. Ou peut-être que ce que vous voyez par la fenêtre va vous évoquer un souvenir. Peut-être aussi que votre souvenir n’a rien à voir avec le confinement. Justement, c’est sans doute pour cela qu’il est important de le partager, pendant cette période de confinement. Et le fait qu’on ne vous voit pas, que « l’oeil soit occcupé » (Serge Tisseron), rend plus facile la naissance d’une parole sincère.

Filmez en une seule fois, sans faire de montage. Laissez aller le mouvement de votre pensée, une idée en entraînant une autre. Si par moments vous êtes coincés, laissez le silence, ce sera l’occasion pour le spectateur de repenser à ce que vous venez de dire. Et puis, vous verrez, une nouvelle idée viendra toute seule. Combien de temps doit durer le film ? C’est votre souvenir qui imposera son temps, son rythme. Certains films dureront 30 secondes, d’autres 5 minutes. Peut-être devrez-vous recommencer plusieurs fois.

Souvent, on a l’impression que notre vie, nos souvenirs, n’ont pas d’intérêt. En fait, ce qui a de l’intérêt, c’est notre sincérité. C’est cette valeur là qui est enrichissante. Il est absolument normal de ressentir que le petit film qu’on a fait est nul et sans intérêt. Rares sont ceux qui sont fiers d’eux. Mais faites le et envoyez quand même votre film, car si vous avez été sincère, les autres en recevront quelque chose. Ce qui est précieux est toujours fragile.

Voici les indications techniques :

  • Tenez votre téléphone à l’horizontale (afin que votre film soit facilement visionnable sur ordinateur ou en salle de cinéma). Evitez de zoomer, cela rend l’image instable. Parlez distinctement, pour que l’on vous comprenne bien.
  • Préparez un titre pour votre film, écrit sur une feuille de papier par exemple, ainsi qu’un générique de fin, « un film de… ». Vous commencerez en filmant le titre et vous terminerez en filmant le générique, ainsi ce sera un « vrai film » ! Pensez à les filmer pendant 3 à 4 secondes au minimum (cela paraît trop long, mais c’est nécessaire).
  • Donc, quand vous aurez terminé votre tournage, votre film sera prêt, et visible tout de suite !
  • Envoyez moi votre fichier vidéo directement par Wetransfer (benoit@benoitlabourdette.com), ou publiez le sur une plateforme vidéo (YouTube ou Vimeo par exemple) et envoyez-moi le lien.
  • Je le mettrai en ligne sur www.parmafenetre.fr, et je vous répondrai en vous donnant le lien vers votre vidéo dans le site.
  • Vous pouvez proposer des films tout le temps, même après le confinement, il n’y a pas de date limite. Le site www.parmafenetre.fr restera ouvert.

Inspirations
Jamais les fenêtres de nos appartements n’auront été aussi importantes. Confiné chacun chez nous, nous sommes condamnés à voir notre rue, notre quartier ou notre cour à travers elles. Et les écrans qui nous entourent ne sont finalement que d’autres fenêtres par lesquelles nous essayons d’apercevoir d’autres fragments du monde.


Alors installons-nous avec notre téléphone mobile devant l’une d’entre elles, et filmons ce qu’il y a derrière. Très vite, ce que nous voyons nous évoque autre chose. D’abord, tout est tellement différent de la période d’avant, celle d’avant le confinement bien sûr. Il n’y a personne dans la rue, pas une voiture, pas un bruit de pas, on entend même les oiseaux…

Mais votre mémoire appelle rapidement d’autres souvenirs. Il vous revient qu’ici un arbre malade a été coupé, ou bien vous vous souvenez du jour où il était en fleur, ou bien un immeuble a été détruit, ou construit. Vous avez été ému, vous avez été en colère, ou bien même peut-être un événement familial qui a changé votre vie vous revient-il à l’esprit. C’était le jour où mon père est mort, le jour où tu as accepté de venir chez moi pour la première fois, le jour où tu m’as dit que tu étais enceinte.

Combien de temps passons-nous devant notre fenêtre, combien de choses nous traversent l’esprit quand nous laissons glisser notre visage vers la vitre qui nous sépare de l’extérieur ? Il nous est impossible actuellement de nous évader de chez nous autrement qu’en pensées. Prenons notre revanche, faisons de la douleur de ne pas pouvoir sortir un excitant pour notre imagination, et partageons nos rêves et nos nostalgies. Notre monde intérieur est trop riche pour le laisser confiné !
Serge Tisseron, le 28 mars 2020.

Qui ?
Tout le monde a le droit de participer. La parole de chacun a une grande valeur pour les autres. Je vous invite à le proposer autour de vous.

Je suis Benoît Labourdette, cinéaste et pédagogue. Depuis 11 ans je propose régulièrement à des personnes, dans le cadre de stages, de formations professionnelles et d’actions culturelles, de raconter un souvenir important en filmant à travers la fenêtre de chez eux. Près de 1500 films de ce type ont été réalisés depuis 2009. Ils ont été projetés pour les groupes au sein desquels ils ont été faits. Ce sont toujours des moments très forts, de découverte de soi et des autres, de soi à travers les autres, et puis d’émotion intense, d’oser se dévoiler, de dépasser la peur du jugement, d’oser être soi-même finalement.

Le 24 mars 2020, suite à la sollicitation d’une amie, j’ai mis en ligne un montage de 44 de ces films, que j’avais fait en 2013, mais qui était resté privé. Cela donne un film d’une heure, « Souviens-toi ici par la fenêtre », qui fait fortement écho à la situation actuelle. Il a été très apprécié, j’ai reçu beaucoup de retours, et notamment de personnes qui ont proposé autour d’eux de faire le même exercice, pendant le confinement. On m’a aussi vivement encouragé à proposer, pendant cette période de confinement, ce même exercice d’expression, si simple et si riche. Voilà la raison d’existence de cette plate-forme, qui a ouvert le 1er avril 2020.

On pourrait dire : « Ah, un appel à contributions de plus » ! En fait, je crois que la question n’est pas là. Il y a, au sein de cette période si difficile de confinement, beaucoup d’initiatives, de propositions d’expression, tant mieux !

Où ?
Votre film vous appartient, bien entendu. Il est diffusé sur le site internet www.parmafenetre.fr. S’il a été tourné dans le département de Seine-Saint-Denis et dure moins de 3 minutes, il sera aussi diffusé dans le cadre de Courts intérieurs. Et les films proposés à Courts intérieurs tournés à la fenêtre seront aussi diffusés sur www.parmafenetre.fr.

 

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