Trisha Brown, la chorégraphe américaine, est morte
Penser à Trisha Brown, c’est revoir défiler tout un pan de l’histoire de la danse made in USA, telle que la jeune danse européenne des années 90 a pu la redécouvrir et la fantasmer, de Boris Charmatz à Jérôme Bel : ce refus de la virtuosité, ce goût des lieux atypiques (la rue, les toits ou les galeries d’art de Soho, à New-York) pour vivre et révéler son besoin d’expression. (…)
Sa méthode d’entraînement pour le corps (le fameux « release » – relâché – grâce auquel on libère les énergies), sans laquelle il n’y a pas de création collective , est aujourd’hui très partagée dans le milieu chorégraphique, tous continents confondus. Emmanuelle Bouchez/Telerama
Trisha Brown, la chorégraphe américaine est morte, à l’âge de 80 ans, samedi 18 mars, à San Antonio, au Texas, où elle était hospitalisée après une attaque cérébrale.(..)
Silhouette aiguë et flexible, verticalité élancée, classe innée, Trisha Brown signait sa danse à l’aune de son corps de femme fonceuse et sans concession. Fondée sur « les chemins naturels du corps avec un traitement démocratique de toutes les parties », comme elle définissait sa méthode, son écriture bien balancée ne perdait jamais sa ligne graphique. Multidirectionnelle, rigoureusement désinvolte, avec ses bras fluides, ses jambes lancées haut, ses petits coups de hanches et de genoux, elle déroule un engrenage rythmique de poids et contrepoids, condensant les multiples apprentissages traversés par la chorégraphe depuis l’enfance. Elle la qualifiait d’« éloquence abstraite ».
Née en 1936, à Aberdeen (Etat de Washington), Trisha Brown, véritable « rubber girl » (fille caoutchouc) lorsqu’elle est enfant, fait ses études au Mills Collège, en Californie, où elle engrange toutes les techniques, classique, claquettes, acrobatie, jazz, et sort diplômée en 1958.
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