Une pièce sans auteur, est-ce un drame ?!
Sont invités pour rencontrer le public:
Joseph Danan, auteur dramatique et essayiste, auteur de : Entre théâtre et performance : la question du texte.
Florence Caillon, chorégraphe, dont le spectacle Passion simple, adaptation du roman d’Annie Ernaux, au programme du Volcan les 19 et 20 mai.
Marie-Hélène Garnier, comédienne, dont le projet Le grand déballage a été représenté au Volcan en février 2016.
Luc Boucris, chercheur, auteur de Arts de la scène, scène des arts, brouillage de frontières.
Pour la 5ème édition de la Grande conversation, le sujet de notre échange sera consacré aux mutations du texte théâtral. Vous, spectateur, avez-vous été parfois déconcerté en sortant d’un théâtre, vous sentant privé de ce que vous attendiez : une intrigue, des dialogues ? Ou bien séduit par une écriture faite d’un ensemble où les sons, la lumière, l’usage des corps et de l’espace, l’emportaient sur les mots jusqu’à parfois leur disparition ?
Pour la scène contemporaine, la dénomination « pièce de théâtre » suggère une contrainte, un obstacle à la liberté de création. Le texte prend d’autres formes, celles de la réécriture, de l’improvisation, de l’adaptation, du découpage, du collage. Parfois lacunaire, suggéré, en creux. Alors, y a-t-il dans cette mutation un effacement progressif du texte dramatique ? Remplacé par l’élaboration d’un langage où se mêlent les mots, les images et les corps ? Un bricolage d’écritures diverses plutôt que travail littéraire ? Ce qui est certain, c’est que le texte n’est plus sacré. Or, si le théâtre n’est plus essentiellement littérature, quelle est la nature de son texte ? Et quelle est la place de l’auteur dramatique ? Dans ce bouleversement y a t-il perte ? Ou bien, est-ce tout un horizon de la création qui se libère pour créer de nouveaux chefs-d’oeuvre ?
Qu’en pense le public ? Est-il enthousiasmé, troublé, déçu ?