Au début des années 1840, lorsque Victor Marziou (1814/1890) s’installe à Ingouville pour s’acquitter de ses fonctions dans l’administration des Douanes, il ne sait pas encore quelle destinée commerciale s’ouvre devant lui. Pourtant, en quelques années, il va devenir un négociant havrais réputé, dont les croyances religieuses l’amènent tout d’abord à favoriser les missions catholiques d’Outre-Mer.
Fort de sa flotte de navires, la découverte d’or en Californie le pousse à ouvrir des lignes maritimes pour les émigrés partant vers San Francisco, tout d’abord avec l’appui de l’Etat, ensuite en tant qu’armateur.
A partir des années 1855, ses navires pratiquent aussi le transport des coolies, qui en dépit de la signature d’un contrat, s’assimile à une forme nouvelle d’esclavagisme.
Après une vie semée de procès, Victor Marziou meurt en 1890 dans sa résidence à Lourdes, donnant l’impression que ses convictions catholiques dominèrent son parcours, alors que les pratiques financières semblent pourtant pencher vers l’opportunisme.
Cette conférence permet de lever le voile sur ce négociant-armateur havrais aussi étonnant qu’évanescent.