L’exposition que le MuMa Le Havre (Musée d’art moderne André Malraux) consacre à Nicolas de Staël nous donne l’occasion d’interroger la matérialité de l’image.
La lumière comme matière première. Elle traverse l’oeil du peintre, qui la restitue dans ses paysages : éclatante au Sud, changeante au Nord. Dans les films de Dorsky et de Clipson, elle coule dans l’objectif de la caméra et impressionne la pellicule, écrivant cette partition subtile de clairs et d’obscurs, révélant la magie optique du dispositif de prise de vues.
Dispositif mis de côté par les praticiens du direct film, cinéma sans caméra, qui peignent directement sur la pellicule comme Stan Brakhage et Emmanuel Lefrant. Le ruban filmique n’est plus simplement l’espace où se forme l’image, il gagne en épaisseur et devient le support concret de la matière picturale.
Autre matière d’image, le pixel n’a qu’une réalité temporelle, mais peut faire l’objet de spéculations. Dans le travail de Jacques Perconte, compressions et décompressions permettent des passages du figuratif vers l’abstrait, sans les opposer, comme dans la peinture de Staël.
Programme :
Nathaniel Dorsky / August and after / 2012, 18’30
Paul Clipson / Another void / 2012, 10’30
Stan Brakhage / Lovesong / 2001, 11’
Emmanuel Lefrant / Overall / 2006, 5’
Jacques Perconte / Chuva (Madeira) / 2012, 8’
En présence de Jacques Perconte