Concert de la soprano Magali Léger et de l’ensemble RosaSolis.
Gloria in excelsis deo
Sonate, op. 2 n°5
Salve Regina
Sonate, op. 5 n°6
Coelistis dum spirat
Ce concert vient en remplacement du concert qui devait avoir lieu fin mars dernier, annulé en raison de la crise sanitaire.
Le compositeur saxon fut fortement influencé par un séjour transalpin effectué à l’âge de 21 ans.
Né le 23 février 1685 à Halle, Georg Friedrich Haendel grandit en Saxe avant ce voyage en Italie, déterminant pour la suite de son œuvre, comme ce sera le cas aussi pour Mozart. Synthèse du rigoureux contrepoint allemand, du grand style français et de la verve italienne, «la musique de Haendel se distinguera toujours de celle d’un Bach» par son «élégance mélodique» apprise en Italie, rappelle le musicologue canadien Warren Kirkendale. Virtuose de l’orgue et du clavecin, pratiquant violon et hautbois, Haendel lutta contre son père déterminé à le voir devenir juriste…
Les rivaux potentiels de Haendel se nommaient alors Arcangelo Corelli, Antonio Caldara et, surtout, Domenico Scarlatti, avec qui il se livra à une joute musicale dans le palais d’Ottoboni. C’est l’époque où l’opéra était, par ordre du Vatican, interdit à Rome. Officiellement en signe de gratitude à la Vierge, après qu’un tremblement de terre en 1703 n’eut fait aucune victime. Mais en réalité parce que l’essor du théâtre et de l’opéra vidait les églises et menaçait la moralité chrétienne. A défaut d’opéras, Scarlatti, Caldara et Haendel composeront donc des oratorios, pas moins sensuels, sur des thèmes bibliques ou allégoriques, qui feront la fortune des castrats.
La période italienne du compositeur était peu documentée. Sans doute parce que Haendel, une fois installé à Londres, resta discret à ce sujet. Refusant d’abdiquer sa foi luthérienne, il avait dû laisser sa place au catholique Antonio Caldara après que son mécène, le marquis de Ruspoli, eut été nommé prince de Cerveteri.
Haendel avait pourtant contribué à l’ascension de Francesco Maria Ruspoli dans la société romaine en écrivant pour lui des cantates sacrées et profanes ainsi que des oratorios enchanteurs, comme Il Trionfo del Tempo e del Disinganno ( le Triomphe du temps et de la désillusion). Mais Ruspoli, une fois consacré par le pape Clément XI afin de le remercier d’avoir fourni un régiment pour la défense de Ferrare, n’eut d’autre choix que de se trouver un maître de chapelle catholique.
Composé en 1707 sur un livret du cardinal Benedetto Pamphilj, ce Triomphe du temps et de la désillusion est l’un des chefs-d’œuvre de la période italienne de Haendel, avec le Dixit Dominus, le Nisi Dominus ainsi que les moins connus Armida Abbandonata et Salve Regina. Il fait même partie des tubes du compositeur depuis que Cecilia Bartoli a repris l’air Lascia la Spina (esquisse du Lascia ch’io Pianga de l’opéra Rinaldo) sur son album à succès Opera Proibita.