Notre association organise une Grande Conversation (https://asso-maisondelaculture.fr/grandes-conversations/)
“Femmes (in)visibles, la représentation des femmes dans l’art et dans la vie culturelle”.
vendredi 24 novembre 2023 à partir de 18h30 à la bibliothèque Niemeyer
D’après Geneviève Dorais-Beauregard (Directrice de l’éducation, de la coopération et des communications à Montréal, Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse) : « Il n’y a pas de vrais hommes et de vraies femmes, que des correspondances à des stéréotypes dictés par la société et issus de l’histoire, de la religion et autre ».
La plupart des arts et la culture dans son ensemble ont façonné les femmes (et les hommes) selon les fantasmes des créateurs (masculins), que ce soit dans les représentations ou la vie culturelle.
Nous voulons étudier, dans les arts plastiques, la représentation des femmes et leur statut d’artistes inconnues, et, dans le spectacle vivant, de récentes évolutions dues à la nomination de femmes à des postes de responsabilité.
Sont invitées Ludivine Gaillard, historienne de l’art, Carine Chichereau, traductrice, composant un inventaire des artistes inconnues, Camille Barnaud, directrice du Volcan, Anne-Sophie Pauchet, metteuse en scène, fondatrice de l’association HF Normandie, Benoît Labourdette, cinéaste.
Table ronde
Après chaque intervention (de 10mn), la parole sera donnée à la salle afin d’instaurer un véritable échange. Des personnalités dites qualifiées dans les arts plastiques et le spectacle vivant, seront invitées dans un 1er cercle, pour pouvoir témoigner de leur expérience.
Dans l’introduction, Benoit Labourdette, cinéaste, pédagogue, consultant en innovation culturelle et stratégies numériques, fera participer notre public à un atelier nous permettant de repérer nos propres automatismes de genre.
1/ Dans un premier temps, nous interrogerons les représentations des femmes dans l’histoire de l’art, liées à leur condition et obéissant à une idéologie patriarcale. En parallèle, les artistes femmes ont été empêchées, parfois spoliées. Des femmes peintres commencent à être connues grâce à différents efforts.
Un diaporama réalisé par Ludivine Gaillard donnant des exemples de femmes « idéales, fatales ou victimes » dans la peinture sera projeté. Des photos de tableaux de femmes « rendues visibles » seront également utilisées par Carine Chichereau.
2/ Dans un second temps, nous souhaitons examiner l’(in)visibilité des femmes dans la vie culturelle, notamment au théâtre, mais aussi une lente mais authentique (r)évolution, grâce à un travail à différents niveaux : revendications féministes, recherche historique, nouvelles libertés et ambitions, nominations…
Enfin, nous pourrions nous demander comment mettre le féminisme en pratique dans l’action culturelle. Benoît Labourdette suggère un moment participatif, pour faire vivre une médiation profitable aux participants.
Parallèlement, nous diffuserons dans Viva Culture, une chronique intitulée « Où sont les femmes ? », et des Entretiens avec nos invités en amont de la Table ronde. Nous produirons de courtes émissions (pastilles 2mn) de mai à novembre diffusées sur Ouest track radio : 1/ après ou avant Viva culture le dimanche 2/ dispersées au cours des programmes de Ouest-track radio.
(Modération Isabelle Royer)
INTERVENANTS :
Benoît Labourdette, cinéaste, écrit notamment : « Pour être précis, voici ma définition du féminisme, de ma place d’homme : c’est pour moi un mouvement de pensée et d’action pour l’égalité des droits entre les femmes et les hommes, dont les effets vont aussi au-delà. Il remet en question le système de domination patriarcal, qui porte en réalité préjudice à toutes et tous. »
1/ Ludivine Gaillard Imparfaites. Représenter « la femme » dans l’art occidental : entre fantasmes et domination masculine
Ludivine Gaillard, Elise Enjalbert : Vierge, Vénus, prostituées, sorcières, belles endormies, étrangères, prépubères, victimes, bourreaux…Les femmes sont omniprésentes dans l’histoire de l’art occidental. Généralement dans des attitudes stéréotypées, elles endossent une multitude de rôles en étant souvent… dénudées. Un sein (voire deux) qui se fait la malle hors d’un corsage, une paire de fesses bien rondes, une cambrure improbable… On peut dire que les hommes se sont fait plaisir !
Carine Chichereau, passionnée de littérature, est l’autrice d’une centaine de traductions. « Traduire, c’est apprendre à écrire. Et inversement, il est nécessaire de savoir écrire pour bien traduire. Voilà pourquoi nous sommes administrativement rangés dans la catégorie des auteurs… Un des problèmes de l’invisibilisation des femmes vient qu’elles ne se sentent souvent pas légitimes… »Elle a révélé de nombreuses femmes peintres « invisibles » et compose un inventaire de ces artistes.
Trois ans que je publie chaque jour (ou presque) un tableau créé par une peintresse, française ou ayant étudié/travaillé en France ! Depuis le début du XXIe siècle, la situation est en train de changer.
2/ Camille Barnaud a pris le 1er juillet 2023 les rênes du Volcan, scène nationale du Havre. « Postuler à la direction d’une telle structure constituait un défi mais aussi un véritable choix », confie-t-elle, notamment séduite par la situation géographique de la scène nationale, promesse d’ouverture vers l’international ; un domaine que Camille Barnaud maîtrise parfaitement pour avoir occupé un poste d’attachée culturelle à l’Ambassade de France à Cuba puis développé des projets de coopération (avec Taïwan ou la Belgique, via le festival Next) au Phénix.
Anne-Sophie Pauchet, metteuse en scène (Akté), fondatrice et administratrice de l’association HF Normandie qui a pour but le repérage des inégalités entre les hommes et les femmes dans le milieu des arts et de la culture et la mobilisation contre les discriminations observées dans le but de favoriser l’égalité réelle et la parité.