Aïssa Maïga : notre invitée d’honneur
Actrice naviguant entre comédies populaires (Les Poupées russes de Cédric Klapish, Il a déjà tes yeux de Lucien Jean-Baptiste) et films d’auteur.e.s (Caché de Michael Haneke, Bamako d’Abderrahmane Sissako ou Corniche Kennedy de Dominique Cabrera) , Aïssa Maïga a ébranlé la Croisette en 2015 avec un livre au titre affirmé : Noire n’est pas mon métier. Ce manifeste, qui réunissait seize témoignages d’actrices noires et métisses dénonçait un racisme et un sexisme persistants au sein du cinéma français.
Entourée de Sonia Rolland, Karidja Touré ou Eye Haïdara, elle affirmait fièrement ce nouveau slogan sur les marches du palais des festivals devant les caméras du monde entier.
Remarquée pour son discours aux Césars en 2020, elle a franchi le pas en 2021, elle est passée à la réalisation avec Regard Noir, son premier film documentaire co-réalisé avec Isabelle Siméoni. Et ce n’est qu’un début… en projet un film sur son père journaliste assassiné.
Elle sera notre invitée d’Honneur pour un programme surprise et un échange avec le public (en visio-conférence)
Hommage à Cecilia Mangini
Née en 1927, première femme en Italie à réaliser des documentaires dans l’après-guerre, Cecilia Mangini nous a quittés le 21 janvier.
Invitée au FIFF en 2011, nous l’avions retrouvée en 2019 avec un immense plaisir pour la carte blanche du Festival de Créteil offerte par La Cinémathèque du documentaire à la BPI de Beaubourg, à l’occasion de la rétrospective Femmes Cinéastes. Pour lui rendre hommage, nous présenterons son tout dernier film documentaire, Due scatole dimenticate (Deux boîtes oubliées), co-réalisé avec Paolo Pisanelli et qui a fait sa première au Festival International du Film de Rotterdam 2021.
Deux boîtes oubliées : Avant de devenir critique de cinéma, puis réalisatrice principalement de documentaires très engagés, généralement en tandem avec son mari Lino Del Fra, Cecilia Mangini était photographe. En 1965, Cecilia et Lino partent au Vietnam, déchiré par la guerre, pour effectuer des repérages en vue du tournage d’un documentaire qu’ils ne réaliseront jamais. Plus d’un demi-siècle plus tard, Cecilia revient sur les photos prises à l’époque, souvent en cachette, émouvantes et immobiles, dont certaines qu’elle retrouve par hasard. Avec la collaboration de Paolo Pisanelli, de ces retrouvailles, elle fait un documentaire : Deux boîtes oubliées (Due scatole dimenticate). Ce film est bien plus qu’un retour à un projet inachevé. Cecilia en profite pour revenir sur sa vie et sur ses choix.
Vous pouvez également voir ses films réalisés en collaboration avec Pier Paolo Pasolini lors de la retrospective Pasolini, Pasoliniennes, Pasoliniens ! organisée par la Cinémathèque du documentaire à la Bibliothèque publique d’information (les projections auront lieu en ligne et au Centre Georges Pompidou du 1er avril au 30 juin 2021)
Nicole Stéphane, rétrospective
Fidèle à sa renommée d’investigation et d’exploration de l’histoire du cinéma, le Festival est heureux de vous inviter de nouveau à la découverte de l’œuvre et de la vie d’une femme engagée dans son temps : Nicole Stéphane, actrice, réalisatrice et productrice.
Née Nicole de Rothschild en 1923, engagée dans les Forces françaises libres à Londres pendant la guerre, Nicole Stéphane est repérée par Jean-Pierre Melville qui la fait tourner dans Le Silence de la mer (1947) et dans Les Enfants terribles (1950). Suite à un accident de voiture, elle s’éloigne du jeu et se tourne vers la production. Dès 1962, elle obtient les droits de À la recherche du temps perdu de Marcel Proust. Luchino Visconti, accompagné de la scénariste Suso Cecchi D’Amico, s’attèle à ce projet ambitieux avant de l’abandonner.
Productrice perspicace, Nicole Stéphane réalise également des courts métrages et en 1993, à près de soixante-dix ans, elle filme Susan Sontag montant du Beckett en plein conflit yougoslave : En attendant Godot à Sarajevo. Femme étonnante et courageuse, elle raconte ses vies à Hélène Delprat dans Je vous écrirai après votre mort / Nicole Stéphane, a displaced person.