concert d’Obsidienne, ensemble vocal et instrumental dirigé par Emmanuel Bonnardot.
A l’occasion du 9ème stage de chant médiéval organisé par les Amis du Prieuré de Graville et en lien avec les 12èmes Prieurales.
Au programme : chansons de la prime Renaissance : Guillaume Dufay, Manuscrit de Bayeux, Cancionero del Palacio, Laudes italiennes…
Avec Hélène Moreau : chant, psaltérion, percussions et Emmanuel Bonnardot : chant, vièles à archet, rebec, crwth, cornet…
Obsidienne chante la Renaissance en mettant en valeur la tradition monodique héritée du Moyen Age et conservée dans la tradition populaire, ce répertoire s’avère enlevé et plein de joie de vivre, offert à tous les publics.
En puisant dans les manuscrits représentatifs des débuts de la Renaissance, Obsidienne continue à faire (re)découvrir l’incroyable variété de la chanson médiévale et renaissante en s’inspirant des merveilleuses représentations d’Anges Musiciens de l’iconographie en restituant couleurs et évidence à ces répertoires.
Guillaume Dufay est le plus grand compositeur du XVème siècle. Ses chansons ciselées de la période gothique se tournent également vers l’esthétique Renaissance. Nous en proposons une interprétation flirtant avec le style des chansons populaires du Manuscrit de Bayeux considéré comme un premier témoignage de la chanson populaire française dans les anthologies musicales. Les thèmes monodiques servent de support (teneur) aux polyphonistes de l’époque (Josquin des Prés…) ou aux improvisateurs dont les techniques sont de nouveau mises en valeur et retrouvées par l’ensemble Obsidienne. Elles taquinent tous les sujets, des mal mariés, « Hellas il est pic de ma vie », à l’histoire « Le roy Engloys se faisait appeler », au bachique, « Bevons ma commère » et n’oublient pas l’amour « L’amour de moy si est enclose ». La simplicité, le naturel intemporel, la bonne humeur, les cadences de ce chansonnier inspirent une poétique de l’interprétation, sobre ou fleurie, toujours d’humeur vive et tonique. Les compositeurs de toutes époques ont toujours recherché cette proximité avec la chanson, confiants dans son naturel et dans son intemporalité. Faisant suite aux pastourelles des trouvères, ou en prémices aux bergerettes baroques et aux mélodies françaises, le manuscrit de Bayeux s’inscrit dans cette lignée à la frontière du savant et du populaire. Leurs simplicités procurent un irrésistible élan de bonne humeur.
Le CD Jardin des délices (Manuscrit de Bayeux) a obtenu le « Choc de la musique » du Monde de la musique et le grand prix du disque. Il est réédité sous le label Eloquentia dans un double CD consacré aux chansons de la Renaissance.
La laude est une composition religieuse non liturgique, de caractère populaire, qui prospéra en Italie du XIIIème jusqu’au XVIIIème siècle. Le plus souvent, il s’agit d’acclamations chantées sur un motif musical unique et répété. A partir du XVème siècle de nombreux polyphonistes anonymes qui cachent certainement de grands noms de compositeur fleurissent de contrepoints ce répertoire paraliturgique. La forme musicale de la Lauda est proche de celle de la ballata italienne ou du virelai français, une ripresa (reprise) initiale est répétée après chaque vers ou strophe.
Contemporain de l’époque de la découverte des Amériques, le Cancionero de Palacio est un recueil de plus de quatre cents chansons espagnoles, datant environ des années 1460-1520. Composé par des musiciens employés à la cour de Ferdinand et Isabelle, ce chansonnier était destiné en partie à la musique de cour, mais aussi à d’autres membres de la noblesse catalane. A l’origine cadeau royal, ce chansonnier célèbre s’étoffa par la suite de nombre de chansons de styles variés, sortant du cadre élégant et raffiné de la musique de cour, pour emprunter au répertoire des chansons populaires non moins intéressantes.
Emmanuel Bonnardot, l’un des spécialistes incontestés de la musique du Moyen-Âge et de la Renaissance. D’abord chanteur dans le domaine baroque (La Chapelle Royale de Paris et Les Arts Florissants,), Emmanuel Bonnardot se distingue et se révèle pleinement dans le répertoire médiéval d’abord au sein des meilleurs ensembles du genre (Gilles Binchois, Alla Francesca…), mais surtout, depuis 1993, à la tête de sa propre formation Obsidienne (Grand prix du disque, diapason d’or, choc du monde de la musique, 5 étoiles Goldberg…). Son timbre chaud, sa large palette vocale (baryton ou contre-ténor), sa passion pour la vièle à archet, son goût pour l’accompagnement ou l’improvisation font de ses interprétations des références (discographie : Eloquentia, Calliope et Opus 111).
Hélène Moreau, chant et psaltérion. Après une formation de comédienne à l’Ecole de Théâtre de Bourges et une longue pratique de la musique et de la danse traditionnelle, elle s’initie au répertoire médiéval lors des académies d’été de la Ville de Céret, puis au Centre de Musique Médiévale de Paris. Elle participe à l’ensemble vocal et instrumental Obsidienne depuis sa création en tant que chanteuse, comédienne et instrumentiste et est responsable des actions Jeunes Public au sein de l’association Obsidienne et Compagnie en région Bourgogne.