Pause séries : la saison en enfer de Volodymyr Zelensky, le « Serviteur du peuple » ukrainien 

Pause séries : la saison en enfer de Volodymyr Zelensky, le « Serviteur du peuple » ukrainien

Dans le journal Le Monde, c’est la saison 1 de la série Serviteur du peuple sur Arte, qui inspire Thomas Sotinel. Il insiste sur le contraste entre le portrait actuel de« Volodymyr Zelensky » « quadragénaire en treillis, mal rasé, les traits tirés, parfois entouré de militaires qui semblent deux fois plus grands que lui »  et celui du « danseur mondain qui, en 2006, triomphe dans la version locale de l’émission « Danse avec les stars » (dont il était également producteur), visible sur YouTube, et surtout celle de Vassili Goloborodko, le modeste professeur d’histoire devenu chef d’Etat presque par accident, que l’on découvre au long des 23 épisodes de la première saison de Serviteur du peuple  dont la diffusion a précédé puis accompagné son accession au pouvoir en 2019.(…)

Le générique de Serviteur du peuple montre le logo animé de Kvartal 95, le studio de Volodymyr Zelensky : un empoté qui peine à se hisser à une barre fixe. Comme la plupart des comiques qui se mettent eux-mêmes en scène (Chaplin, Woody Allen…), Zelensky a recouru à l’autodérision intensive, afin de se rapprocher de son public.(…)

Le Serviteur du peuple qu’a imaginé Volodymyr Zelinsky se rapproche plutôt des héros de Frank Capra (Monsieur Smith au Sénat, L’Homme de la rue) – figures ordinaires que le hasard précipite dans les allées du pouvoir.(..) »

Le journaliste ironise sur les fictions contemporaines chères aux blockbusters :  il faut que les héros « soient super. Qu’ils doivent leur stature à une morsure d’araignée, à un nuage radioactif ou à leur origine extraterrestre.(..) »

Il fait référence à Ronald Reagan, qui avait tenu des rôles de héros américains… Peut-être que « comme le suggère Michael Idov, dans GQ, le 27 février,  Zelensky ne marche sur les traces de Woody Allen dans Bananas (1971).(…)

La réalité de l’invasion est momentanément plus forte que toutes les fictions et la réinvention de la figure du dirigeant démocratique en temps de guerre n’est pas un exercice de scénario mais une question de survie. »