CONFINEMENT CULTURE CINEMAS

Privée de ses lieux d’expression habituels – théâtres, salles de concert et de cinéma, musées, librairies –, la culture n’a pas pour autant déserté la vie des Français. Selon le dernier baromètre de consommation culturelle, réalisé en avril, par la Haute Autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi), l’accès aux biens culturels arrive en tête des activités considérées comme indispensables à l’équilibre des personnes interrogées.

Après quatre semaines de confinement, 89 % d’entre elles déclarent avoir consommé séries, films, expositions numériques, musique et jeux vidéo. Une pratique qui profite largement aux plates-formes de streaming, par abonnement (SVoD), à l’achat ou à la demande (VoD).(…)

Lien audio : Isabelle Royer (MCH)  pour Ouest-track radio

CORONA #23 OUVERTURE CINEMAS

Néanmoins, ce ne sont pas seulement les séries, les blockbusters, ou même les comédies populaires, qui tirent profit de la situation. Les grands classiques, les films d’auteur, les documentaires parmi les plus pointus suscitent eux aussi un intérêt dont témoignent les plates-formes plus confidentielles. Véronique Cauhapé Le Monde 4 mai

Coronavirus : ce qu’il faut retenir des annonces d’Emmanuel Macron pour la culture

Le président a également annoncé la mise en place d’« un fonds d’indemnisation temporaire » pour les séries et tournages de cinéma qui ne peuvent être réalisés à cause du coronavirus. Le secteur de la culture, l’Etat et les assureurs devront s’organiser pour l’indemnisation « au cas par cas » pour les séries et les tournages annulés. 6 mai 2020

Si certaines mesures ont été jugées plutôt bienvenues, à défaut d’être précises (le fonds d’indemnisation pour les tournages annulés notamment) et de couvrir tous les secteurs, d’autres ont largement déconcerté. Le chef de l’Etat a souhaité agir vite, alors que la colère montait dans le monde de l’art : entre autres, une tribune signée par de nombreux artistes, publiée dans Le Monde du 30 avril, reprochait à l’Elysée son « oubli » de l’art et de la culture pendant la crise sanitaire. 7 mai

« L’absence de vision politique à long terme sur le cinéma et l’audiovisuel est désespérante »

Grâce à des femmes et des hommes politiques visionnaires, le secteur industriel du cinéma et de l’audiovisuel a été le seul en France à organiser sa régulation financière, notamment en se dotant d’une taxe spéciale, la TSA [taxe spéciale additionnelle sur les entrées en salles], copiée par beaucoup de pays. Ce système a si bien montré son efficacité que notre gouvernement a pu ainsi justifier de prélever plus de 300 millions d’euros sur le budget du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC) depuis 2011, montant qui pourrait aujourd’hui participer à amortir les effets de la crise que nous traversons.(…)

Les grands gagnants de cette crise, les plates-formes, contrairement à tous les autres opérateurs du secteur, ne payent pas d’impôts, et pourtant s’appuient et prospèrent sur un écosystème vertueux, où des auteurs et des producteurs vivent de leurs droits et doivent pouvoir continuer à le faire.(…)

Les salles de cinéma savent depuis très longtemps, bien avant l’invention de la carte illimitée, que la fidélisation de leur public passe par la programmation de toute la diversité, donc par des partenariats vertueux avec les distributeurs indépendants et pas seulement avec les studios américains.

En 2019, 80 % des films ont été sortis par des distributeurs indépendants. Ils se sont partagé seulement 32 % des séances en France sur l’année. Ces mêmes indépendants ont pourtant su faire découvrir la majorité des films présents à Cannes en 2019, et la plupart des premiers films et films d’auteurs français et européens. La crise actuelle ne doit pas nous faire oublier l’importance de la régulation des films en salles au profit de la plus grande diversité du cinéma. 5 mai Carole Scotta (dirige la société de production indépendante Haut et Court.)

 

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