Seulement 34 % des rôles sont tenus par des actrices révèle une étude portant sur 3 770 films sortis entre 1985 et 2019.

Un trio d’informaticiens ( Centre Marc-Bloch, à Berlin),  a évalué la part du nombre de visages féminins dans l’ensemble des visages présents dans plus de 3 770 films entre 1985 et 2019, ce qui en fait la plus grosse étude de ce type. Une telle masse de données aurait été impossible à traiter sans le recours à des algorithmes d’identification automatique du genre.(…)

En moyenne, seulement 34 % des visages dans ce corpus sont féminins. Mais, plus original, l’étude montre que ce ratio augmente au cours du temps : il est d’environ 45 % pour la période 2014-2019, contre environ 25 % pour la tranche 1995-1998. Mieux, la distribution se féminise ces cinq dernières années avec 10 % de films dépassant les 60 % de visages féminins, comme Bad Moms, Sisters, Rivales ou Instinct de survie, alors qu’il n’y en avait aucun avant 2014.(…)

Tanaya Guha, de l’université de Warwick (Angleterre) avec son équipe avait aussi montré que la présence féminine dépend du type de film. Les productions d’horreur ont plus de femmes que les comédies romantiques ou les pures comédies, et que les films policiers, dernier du classement.(…)

« C’est une étude utile, car elle permet de poser des chiffres, mais il faut aller plus loin et affiner ces évaluations, notamment en allant vers l’analyse des fonctions narratives », assure Harold Valentin, producteur (Mother Production), membre du conseil d’administration du collectif 50/50, qui travaille à améliorer la parité et la diversité dans le cinéma. Ses adhérents avaient déjà montré les inégalités qui se creusent entre la formation (50 % de femmes dans les écoles) et l’emploi (23 % de réalisatrices de longs-métrages). A l’aide d’autres chercheurs, l’association vient de lancer une étude sur 115 films de 2019, qui analysera « à la main » les représentations des femmes à l’écran, mais aussi des catégories socioprofessionnelles ou ethno-raciales.

« Compter les visages est plus sémantique qu’on ne le pense », affirme néanmoins Antoine Mazières. Avec ses collègues, il a remarqué une corrélation très forte entre cette mesure simple et un test plus élaboré, dit de Bechdel, du nom de l’autrice de bandes dessinées Alison Bechdel, qui l’a suggéré dans l’une de ses œuvres. Ce test repose sur trois critères : que deux femmes au moins soient nommées, qu’elles parlent ensemble et qu’il y ait une scène dans laquelle deux femmes parlent d’autre chose que d’un homme. Par David Larousserie 

The Comics of Alison Bechdel: From the Outside In: Amazon.fr: Utell,  Janine: Livres anglais et étrangers

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