Le discours de la Prix Nobel de littérature, Annie Ernaux

https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/12/07/annie-ernaux-j-ecrirai-pour-venger-ma-race-le-discours-de-la-prix-nobel-de-litterature_6153401_3232.html

Voici pourquoi nous devons lire ce discours :

« J’écrirai pour venger ma race. » Elle faisait écho au cri de Rimbaud : « Je suis de race inférieure de toute éternité. » J’avais 22 ans.(…)

 Annie Ernaux explique également sa réflexion intense sur  son choix d’écriture, sa volonté de rompre avec le « bien-écrire », la belle phrase, celle-là même qu’elle enseignait à ses élèves, pour extirper, exhiber et comprendre la déchirure qui la traversait. En fait elle adopte  » à partir de son quatrième livre, une écriture neutre, objective, « plate » en ce sens qu’elle ne comportait ni métaphores ni signes d’émotion. La violence n’était plus exhibée, elle venait des faits eux-mêmes et non de l’écriture. Trouver les mots qui contiennent à la fois la réalité et la sensation procurée par la réalité allait devenir, jusqu’à aujourd’hui, son souci constant en écrivant, quel que soit l’objet. »

Elle écrit à la première personne – ce je à la fois masculin et féminin – afin que « le singulier atteigne l’universel. »

Elle parle d’un « engagement dans l’écriture, lequel ne consiste pas à écrire « pour » une catégorie de lecteurs, mais « depuis » mon expérience de femme et d’immigrée de l’intérieur, depuis ma mémoire désormais de plus en plus longue des années traversées, depuis le présent, sans cesse pourvoyeur d’images et de paroles des autres. Cet engagement comme mise en gage de moi-même dans l’écriture est soutenu par la croyance, devenue certitude, qu’un livre peut contribuer à changer la vie personnelle, à briser la solitude des choses subies et enfouies, à se penser différemment. Quand l’indicible vient au jour, c’est politique. »

Donner le Nobel à une écrivaine c’est reconnaître le monde le plus souvent invisible des autrices.

Elle est fière de cette  » victoire collective. J’en partage la fierté avec ceux et celles qui, d’une façon ou d’une autre, souhaitent plus de liberté, d’égalité et de dignité pour tous les humains, quels que soient leur sexe et leur genre, leur peau et leur culture. »

Elle revendique la littérature  « comme un lieu d’émancipation »

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