Portrait fragmenté

George Sand, Aurore Dupin, fragments d’intimité

Isabelle Krauss est George Sand. On connait la romancière auteure de plus de soixante-dix romans, cinquante volumes d’oeuvres diverses dont des nouvelles, des contes, des pièces de théâtre et des textes politiques.

Aurore Dupin est devenue George Sand. A une époque où les femmes étaient sous la tutelle d’un homme, elle a beaucoup écrit et publié pour gagner sa vie et s’acquitter des charges de sa maison de Nohant. Elle sortait dans Paris habillée en homme pour ne pas être harcelée. Elle a connu la plupart des écrivains, musiciens et hommes politiques de son temps. Elle a plaidé pour les ouvriers et les paysans, pris parti pour la République. Bref c’est une grande dame.

Au théâtre des Italiens, la comédienne a choisi  certains extraits de son Journal et de ses lettres, selon qu’ils évoquaient  pour elle des fragments d’intimité.

Il est intéressant qu’elle commence en citant le premier roman Indiana de G. Sand dont on se souvient qu’il dénonçait la situation faite aux femmes à l’époque, dans le mariage et même dans l’amour. Confessions intimes qui avaient choqué les lecteurs.

Elle nous parle les yeux dans les yeux, sur une petite scène occupée par un piano et un banc. Elle laisse son épaisse chevelure noire et frisée libre, elle en joue parfois. Vêtue de noir, elle est assise sur le banc un long moment. Ou elle esquisse une gestuelle de danseuse mettant ses bras et ses mains en valeur, en citant des phrases affirmant l’amour de G. Sand pour le beau.

La romancière évoque son père mort d’un accident de cheval quand elle était petite, le banc est alors tombe et lieu de deuil nostalgique. Elle se remémore avec tendresse son fils qu’elle adore, sa fille qu’elle trouve sans grâce, deux amants, Chopin et Musset, met en avant à leur égard des sentiments maternels…Francis Squire, le pianiste, accompagne la comédienne en jouant du Chopin et du Liszt. Une fois ils se regardent comme s’il incarnait Chopin.

Peu de citations sur sa vie politique et républicaine. Elle détaille son goût pour la nature, les paysages.

Comment était George Sand ? Etait-elle douce, gracieuse, tendre, parée de ces qualités que l’on s’efforce d’inculquer aux filles depuis des siècles ?

Quand I. Krauss énumère toutes les coquetteries dites féminines qui horripilaient la romancière, leur préférant de beaucoup une vie intérieure et intellectuelle riches, la comédienne frappe le banc de son poing : on devine la rebelle, celle qui parcourait la campagne à cheval, celle qui aimait les hommes et travaillait beaucoup.

 

 

Isabelle Royer

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