SABINE MEIER, PHOTOGRAPHE

Sabine Meier est née en 1964. Elle vit et travaille au Havre.
Elle a montré son travail dans différents lieux – en France et à l’étranger. Ses photographies figurent dans plusieurs collections privées et publiques – dont le Fond National d’Art Contemporain – le FRAC Haute-Normandie – le Goethe Institut – le MuMa (Le Havre). 

http://www.sabinemeier.com/presentation.php

Exposition : « Défais, refais ! » (2000-2006)

Sabine Meier présente au Portique une série d’autoportraits réalisés entre 2000 et 2008. Une présentation classique, évoquant la muséographie du XIXème siècle, nous accueille : les murs sont chargés, recouverts par les photographies, disposées en abondance, les unes à côté des autres. S’opère alors pour le visiteur un véritable travail sur l’œil et une méthodologie du regard s’énonce. Face à la profusion, au foisonnement, le « regardant » doit être actif.

Durant près de dix ans, Sabine Meier a essayé de capter non son corps, non sa personne, mais la réalité du processus photographique. Comment se construit une image ? Qu’est-ce qui se donne à voir dans le cadre ? Dans un premier temps, les photographies se composent autour de trois éléments : l’appareil (assurément présent dans le cadre), le photographe et l’objet de la photographie (ce qui y est représenté). Solène Bertrand

L’autoportrait n’est le portrait de personne. À moins que toute photographie ne soit un autoportrait : l’image présente d’un lieu et d’un instant par laquelle le photographe établit la preuve de sa présence « ici et maintenant » et substitue à la question de savoir qui nous sommes celle de notre présence au monde.
L’autoportrait se fait ici l’œuvre d’un système clos. Rouage du dispositif photographique, le corps du photographe s’y trouve pris et s’expose ainsi à une situation délicate : se trouver seul en face de soi.

 Exposition : Métamorphoses (2009-2012)

8 photographies (dont un diptyque) mettent en scène le photographe et son modèle dans des décors incluant d’autres photographies préalablement tirées sur bâche

 

Exposition : Raskolnikov : New York – Le Havre (2011-2012)

« Du roman, je ne me souvenais que de Raskolnikov dont l’espace mental ne cesse de changer de forme, de quelqu’un qui marche, qui marche toujours, qui s’abrutit de sommeil autant qu’il rumine jusqu’à l’épuisement. Tombe et se relève… Comment rendre compte de ça ? Est-ce que ça tiendrait ? …

En 2009, j’étais allée à New York. L’impression la plus vive avait été la modulation de l’espace : condensation, dilatation, expansion à des échelles non familières pour un œil européen, le rapport disjonctif entre les perspectives infinies et des détails architecturaux très travaillés. Et puis, il y a eu la visite à Ellis Island : des gens qui viennent d’Europe et se lancent dans le vide. Ce lieu a été l’instant d’une métamorphose dans ma vie. Un retournement. »

Raskolnikov, son modèle, Benjamin George Filinson…Portrait of a man

C’est ainsi que, revenue au Havre pour continuer le travail commencé à New York, ramenant dans son atelier le modèle qu’elle y rencontra, Sabine Meier a inventé les stations d’un cycle de la Passion : la Passion de notre terrible semblable, Rodion Romanovitch Raskolnikov…

Il s’agit donc de ne plus dire mais de voir le roman « de vraie chair et de vrai sang », corps vivant. Comment il se survit, comment, de lui-même, il en sort. À la fin de toute lecture. « Lazare sors et viens. Et le mort ressortit. » Si bien que ce qu’il demeure de la lecture, sauf quelques phrases soulignées, recopiées, facilement retrouvées grâce à un coin de page plié du plat de l’ongle, c’est une expérience visuelle, ce qu’aurait pu voir et non point lire l’œil — l’organique mais aussi l’autre, l’onirique, celui qui voit dans la chambre obscure du dedans… Martine Lacas

 

 

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