La poétique de Michel Deguy / Poésie, philosophie, écologie

En présence de Michel Deguy et de Jean-Luc Nancy.

Cette rencontre sur « La poétique de Michel Deguy » réunira des philosophes et des littéraires qui exploreront la manière dont il envisage les conditions d’une habitation indissolublement éthique et poétique (« poéthique ») du monde.

du 21 octobre au 23 octobre 2016
Colloque organisé par Camille Fallen, Elisabeth Rigal, Pascal David 
au Couvent de la Tourette – 69210 Eveux (Lyon)
Informations : t.04 72 19 10 90 – accueil@couventdelatourette.fr

Denis Guénoun y présente une conférence le 21 octobre à 17h : « Poésie et prophétisme : Lévinas avec Deguy? »

Cette rencontre sur «La poétique de Michel Deguy»
réunira, autour de Michel Deguy et en sa présence,
des philosophes et des littéraires qui exploreront la
manière dont il envisage les conditions d’une habitation
indissolublement éthique et poétique («poéthique») du
monde.
Seront présentés les opérateurs de sa poétique : les «figurants» et les «comparants» par lesquels «l’imagination loquace» fait «comparaître» les choses
pour dire l’attachement au monde, et l’oxymore qui
ordonne la «fermeté de vue» du poète à sa pratique de
la «contre-diction».
Sera ensuite analysée sa caractérisation de l’opération
poétique comme «ineffacement» du «devenu-incroyable»qui confie au poète-philosophe la tâche de traduire les «reliques» léguées par la tradition en  «penser raisonnable», en faisant passer les «choses du passé» en «phrases pour aujourd’hui» (reliques des mythes, de la théologie de la résurrection, de la philosophie).
Sera enfin examiné l’usage fait par Michel Deguy de cette opération pour penser «nos temps aporétiques» ordonnés au «phénomène social total» (le «culturel») qui réduit tout réel à des images indifférenciées se dupliquant indéfiniment dans «l’éther médiatique», et pour montrer que seule une «écologie radicale» non exclusivement environnementaliste peut éloigner la menace de «déterrestration» qui pèse sur le monde mondialisé.
 
Enfin signalons un livre d’entretiens avec Bénédicte Gorillot et de nombreuses photos : Noir, impair et manque, aux éditions Argol.
 

BIOGRAPHIE

Né en 1930, Michel Deguy est professeur émérite de l’université Paris VIII. 
Il a successivement présidé le Collège International de Philosophie de 1989 à 1992 et la Maison des écrivains de 1992 à 1998. Il est le rédacteur en chef de la revue Po&Sie

 Grand Prix national de poésie en 1989. Prix Diderot en 1997. Il est également traducteur de Heidegger et Paul Celan.

Tribune dans Libération :

« (….) Nous nous permettons de douter que la défense et l’illustration de la langue française passent seulement par l’extension des échanges, la «mondialisation du commerce» ou la spectacularisation de la société (en l’espèce un concours dont le plus sage doit rire). Ni qu’il faille rendre le français aussi attractif que «l’anglais».

A la fin de son Essai sur l’origine des langues où il est parlé de la mélodie et de l’imitation musicale, Jean-Jacques Rousseau, qui ne confondait pas communication et dialogue, commerce et échange, prix et valeur, prévoyait un chapitre, resté hélas inachevé, sur le «rapport de la langue aux gouvernements». On y trouve la phrase suivante : «Les sociétés ont pris leur dernière forme ; on n’y change plus rien qu’avec du canon et des écus, et comme on n’a plus rien à dire au peuple sinon, donnez de l’argent, on le dit avec des placards au coin des rues ou des soldats dans les maisons ; il ne faut assembler personne pour cela : au contraire, il faut tenir les sujets épars ; c’est la première maxime de la politique moderne.» Que M. North (qui devrait la défendre) ne compte pas sur la poésie pour admirer ces placards et rallier cette maxime, elle qui veut incarner (aujourd’hui et plus que jamais peut-être) l’inquiétude d’une langue, l’angoisse de ceux qui la parlent, le désir d’échanges gracieux et fragiles, mordants s’il le faut.

Elle n’a besoin de personne pour faire la fête et elle refuse aussi qu’on lui prescrive ses printemps. «Aussi longtemps que le monde renversé sera le monde réel» (Karl Marx), la poésie sera la trouble-fête. »

Michel DEGUY poète , Jacques Dupin poète , Martin Rueff poète

BIBLIOGRAPHIE

Aux éditions Galilée
La Raison poétique, 2000
Spleen de Paris, 2001
Au jugé, 2004
Sans retour, 2004
Desolatio, 2007
Réouverture après travaux, 2007
N’était le coeur, 2011
La Vie subite, 2016

Contributions
« De la contemporanéité. Causerie pour Jacques Derrida » in  Le Passage des frontières, 1994
« Lumière du monde voisin qui passe » in  Pascal Quignard, figures d’un lettré, 2005
« Poèmes abstraits pour Valerio… » in  Valerio Adami (Collectif), 2006
Chez d’autres éditeurs

 

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