« Océans, la voix des invisibles »

Lors du festival Ciné-salé, nous avons vu ce documentaire de Mathilde Jounot : il retrace le parcours d’une réalisatrice qui prépare un reportage sur la disparition des espèces marines, la situation dramatique des mers.

Mais au fil de ses recherches, elle découvre que derrière ces messages alarmistes se cachent de grands enjeux financiers. La protection de l’environnement est-elle le seul objectif de certaines ONG environnementalistes ? N’ont-elles pas d’autres ambitions sur les océans ?

Nous avons beaucoup apprécié le parti pris de la réalisatrice : montrer d’où elle parle. Se filmer elle-même face à ses interlocuteurs, ou cliquant sur les multiples liens qui lui permettent sur internet de préciser l’identité des intervenants, notamment à la COP 21 et la véritable nature de leur propos.  Salutaire travail de fourmi !

« Mathilde Jounot, journaliste et réalisatrice a le culot de dénoncer le rôle joué par de grandes ONG comme The Nature Conservancy (TNC), WWF, associées à des banques d’affaires et des multinationales, pour prendre le contrôle des Océans. Ce sont des vaches sacrées qui savent cacher leurs intérêts derrière les bons sentiments, mais les pêcheurs artisans du monde entier ne sont pas dupes ; les deux forums se sont retrouvés à Paris lors de la COP 21 pour le dire et c’est cela qui donne de la force au film de Mathilde Jounot.(…)

On y découvre Maria Damanaki, l’ancienne commissaire européenne à la pêche, reconvertie en dirigeante de TNC où elle est en charge des océans. Elle y vante le tourisme, la mise en réserves de grandes zones marines et en appelle clairement à la financiarisation de la conservation avec les banques d’affaires et la Banque Mondiale. Elle montre en exemple le cas des Seychelles où TNC a pris le contrôle d’une immense réserve intégrale. Les pêcheurs artisans des Seychelles n’ont pas été consultés et se trouvent exclus de leurs zones de pêche.

Avec cet exemple, décrypté par un juriste et universitaire, on comprend parfaitement l’objectif de ces puissances financières qui est d’affaiblir le rôle des Etats et des citoyens au bénéfice des « Parties Prenantes » que sont les multinationales, les grandes ONGE et les organisations internationales. En premier lieu, les grands perdants de ce processus sont les pêcheurs artisans dépossédés de leurs droits.(…)

Jamais un film comme celui de Mathilde Jounot n’avait montré la stratégie globale mise en œuvre par ces ONGE, en lien avec les banques d’affaires, les multinationales et les institutions internationales. Les océans sont leur grand champ de manœuvre du siècle, ils sont la solution aux problèmes de nos sociétés selon Maria Damanaki. »

http://www.crisla.org/spip.php?article306

Océans, la voix des invisibles.
Documentaire de 56 mn de Mathilde Jounot., 2016.

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