Nathalie Quintane, Que faire des classes moyennes ?

La classe moyenne est assise entre deux chaises : celle du pro­lé­ta­riat qui risque de deve­nir son trône et celle des classes supé­rieures où, mal­gré ses efforts, elle ne pourra jamais s’asseoir. Natha­lie Quin­tane le résume impla­ca­ble­ment : « les pauvres sont anor­maux et les riches sont hors normes ». Pris entre ces deux feux, les classes moyennes ont peur d’elles-mêmes. Elles tentent de l’oublier par divers sub­ter­fuges plus ou moins com­pen­sa­toires que l’auteure passe au pilon.(…)  jean-paul gavard-perret

quintaneQue faire des classes moyennes ? de Nathalie Quintane par François Huglo

Omniprésente dans les discours politiques, la classe moyenne n’existe pas, objectivement du moins. La moyenne est une notion statistique, sans pertinence économique. Ce n’est pas la répartition des revenus qui définit les classes, mais leur rôle dans le processus de production et de reproduction du Capital. Réduire les rapports de classe à une échelle des salaires ou à un partage du gâteau, c’est occulter la question de la propriété des moyens de production et d’échange, occulter la réalité du pillage des ressources, de la spéculation financière, de l’extorsion de la plus-value. Examinant différentes représentations statistiques, Nathalie Quintane tient à bonne distance humoristique batteries de chiffres et courbes (en montgolfière entre 1955 et 1975, en sablier depuis 1976).(…)

Le prolétariat a « été transformé en foule semi-clandestine, déboussolée et épuisée », les classes supérieures « en roue libre, se sont mises à enfourner et recracher du fric comme un distributeur détraqué ». Craignant d’être absorbée par le bas et incapable d’atteindre le haut, la classe moyenne flotte, achète pour « être moins floue » et floute « le reste du monde ». Quand le ressentiment devient révolte, il déchaîne la violence gratuite. La grenouille accuse la démocratie (autre fable) de sa propre incapacité à atteindre le volume du bœuf, bien que « la démocratie libérale » lui ait « donné de l’oseille en plus » pour qu’elle puisse « absorber le trop-plein de produits jaillis des usines » ou, à défaut, ouvert des crédits.(…)« Le grand ciment social, c’est la vengeance (…) : le ressentiment passé à l’acte ».

Que faire des classes moyennes ? En sortir, quitte à sortir de soi. Sortir du ressentiment, de la compétition, de la terreur économique, du consumérisme, du productivisme. Car mettre en place « un système de compensation qui permettrait que tout change pour que rien ne change », ça ne va pas être possible.

http://www.sitaudis.fr/Parutions/que-faire-des-classes-moyennes-de-nathalie-quintane.php

 Dans Le Monde : « Elle est écrivaine. C’est de la littérature, point. En 2006, on parlait de la « brouillasse » dans Cavale, à savoir le fait, pour une certaine catégorie d’artistes et d’intellectuels, d’avoir l’impression de ne plus rien comprendre à rien. Voilà pour la politique. On pense à Rancière, sur Mediapart, à propos de « Nuit debout » : « Les formes d’oppression qui nous gouvernent créent non pas de la résistance mais du découragement, un dégoût à l’égard de soi-même, le sentiment qu’on est incapable de faire quoi que ce soit. » Cette « brouillasse », comment en sortir ? » Eric Loret

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/livres/article/2016/11/30/nathalie-quintane-au-dessus-de-la-moyenne_5040989_3260.html#xPGPl4hoEJsz8DwD.99

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