Sommes-nous tous fous ?

Qu’est-ce vraiment que la psychose ? Comment se distingue-t-elle de la névrose ? Et quel est son rapport à la normalité ? Peut-on d’ailleurs tracer une ligne claire entre le psychotique et l’homme dit « sain » ?

La psychose recouvre de nombreux phénomènes psychiques : hallucinations auditive et visuelle, paranoïa, délire de persécutions… La psychanalyste et philosophe Colette Soler explore aujourd’hui les recoins de la psychose.

https://www.franceculture.fr/emissions/les-nouveaux-chemins-de-la-connaissance/sommes-nous-tous-fous-44-quest-ce-la-psychose

Le texte du jour

L’étude d’un certain nombre de cas de délire de persécution nous a conduits, moi ainsi que quelques autres investigateurs, à cette idée que la relation du malade à son persécuteur peut se ramener dans tous les cas à une formule très simple. La personne à laquelle le délire assigne une si grande puissance et attribue une si grande influence et qui tient dans sa main tous les fils du complot est – quand elle est expressément nommée – la même que celle qui jouait, avant la maladie, un rôle d’importance égale dans la vie émotionnelle du patient, ou bien un substitut de celle-ci et facile à reconnaître comme tel.

L’importance émotionnelle qui revient à cette personne est projetée au-dehors sous forme de pouvoir venant de l’extérieur, la qualité de l’émotion est changée en son contraire ; celui que l’on hait et craint à présent en tant que persécuteur fut en son temps aimé et vénéré. La persécution que postule le délire sert avant tout à justifier le changement d’attitude émotionnelle de la part du patient.

Freud Cinq psychanalyses (PUF, 1954)

Intervenants : philosophe et docteur en psychologie, Colette Soler est, pour ceux qui ne le savaient pas encore, une formidable lectrice de l’œuvre de Lacan.

Extraits

-Archive : Témoignage d’une psychotique (source : Nuits magnétiques, par Anice Clément, 11/12/1992)

– Archive Lacan :normal / anormal (source internet)

The Shining, film de Stanley Kubrick (1980)

shining

Psychose, film d’Alfred Hitchcock (1960)

La forclusion ( Lacan a traduit par forclusion le terme allemand de Verwerfung, usuellement traduit par « rejet ».) est une condition de la psychose, elle n’est pas un phénomène et ne fait pas partie de ce qui s’observe. Ce n’est pas par la forclusion qu’on diagnostique la psychose. On n’en repère que ses effets. Qui furent dans un premier temps objectivés à partir des troubles du langage (Lacan, Séminaire 3 : La structure freudienne des psychoses). Lacan développe en parallèle le concept de Noms-du-père, terme désignant le père symbolique par différence avec le père réel. Il y a forclusion du nom du père, cause de la psychose…Pour Lacan, le langage est important car la psychose se manifeste dans les propos des intéressés : ils n’arrivent pas à faire la distinction entre la réalité et les manifestations de leur inconscient.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Approche_lacanienne_de_la_psychose

 

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