LE TRIMESTRIEL N°20 (janvier-février-mars)

EDITO : Le regard du spectateur

« Il me semble que la civilisation est toujours à recommencer ; qu’elle n’est pas un état de grâce, mais bien un travail continuel sur soi-même et les autres, dans la direction indiquée par l’expérience et par l’espoir. L’homme est une question de persévérance. » Cette citation de l’écrivain roumain Petru Dumitriu (1924-2002) est plus que jamais d’actualité. En effet on ne compte plus les motifs d’inquiétude dans un monde traversé par plusieurs défis.
Où en sommes-nous d’une société où l’on pourrait ne pas perdre sa vie à la gagner ? Où l’on ne se méfierait pas des pauvres, selon Esther Duflo (prix Nobel d’économie 2019)? Où le langage des poings ne prévaudrait pas sur la parole ? Où l’éducation serait prédominante parce que les pays s’enrichissent grâce à l’intelligence et au savoir ? Où nos instances politiques et économiques seraient capables de répondre à l’urgence écologique hors de la domination de grandes firmes ? Où l’on ne craindrait pas les tentations populistes et une dérive autoritaire ?
« La démocratie est par nature expérimentale » écrit l’historien Pierre Rosanvallon dans Les siècles du populisme (Seuil). C’est dire que nos démocraties sont fragiles, soumises à des aspirations légitimes et parfois contradictoires.
« La question du totalitarisme n’est pas derrière nous mais devant nous » affirme le philosophe Jean-Jacques Rosat auteur de Chroniques orwelliennes (Collège de France).

C’est la raison pour laquelle le rôle des artistes et des acteurs culturels est si précieux. Partager les arts avec le plus grand nombre et avec l’exigence la plus élevée, c’est ce qui anime également beaucoup de spectateurs moins « consommateurs » qu’acteurs.
La part de la culture dans les programmes des candidats aux élections est, hélas, significative : elle est le plus souvent réduite quand elle n’est pas passée sous silence….
La démocratie pourtant est à ce prix : les fondements du totalitarisme sont la censure, l’ignorance et la pauvreté ou l’instrumentalisation du langage.

On suivra sur ce point l’économiste Deirdre Mc Closkey qui affirme que c’est la production des intellectuels et des artistes qui explique le grand enrichissement qui gagne l’Europe de l’Ouest, puis le reste du monde entre le 18ème et le 20ème siècle : grâce à eux, l’éthique bascule.
Ils font de la liberté, de la créativité et de l’innovation les nouvelles vertus morales en lieu et place de l’honneur, du rang et de la soumission à l’Eglise et au prince.
N’est-ce pas ce qui définirait un nouvel individualisme porteur d’actions solidaires ? Celles des jeunes des Fridays for future pour nous éveiller et protéger la terre et celles des Sardines, en Italie, dans une belle énergie de vie commune ?
Isabelle Royer

GRANDE CONVERSATION
                                                                      11e Grande conversation
                                         Le 13 mars, à 18h30, Bibliothèque Oscar Niemeyer
                                                                        Qui sont nos zombies ?
                                                                  De la fiction aux fantasmes

Les zombies sont désormais un phénomène culturel. Leurs hordes vacillantes d’êtres terrifiants nous sont devenues familières et font partie de notre imaginaire.
Ils ont envahi le cinéma, la télévision, internet, la bande dessinée, la littérature … Ils s’incarnent dans des défilés carnavalesques : les Zombies Walks.
Mais c’est quoi un zombie ? De quoi sa popularité est-elle devenue le symptôme ?
Ces êtres inconcevables auxquels personne ne peut s’identifier – trop morts, trop vivants – on pouvait aisément les mettre dans la case du simple divertissement de la pop-culture. Mais ils se sont infiltrés dans les réflexions de philosophes, de sociologues, de neurologues, d’ethnologues, qui, se saisissant du sujet, ont dévoilé les préoccupations contemporaines.

Dans le cinéma des années Trente, aux Etats-Unis, la figure du zombie était associée aux fantasmes liés au Vaudou et au réveil des morts. En 1968, La nuit des morts-vivants, le film de George A. Romero, lui a donné un sens différent. Des zombies déferlent en une meute vacillante et deviennent le symbole de l’effrayant inattendu, d’un quelque chose qui pourrait atteindre l’individu et l’humanité entière, dans une dimension inouïe et irrémédiable.
C’est le déclenchement d’une réflexion où le zombie n’apparaît plus comme un objet d’imaginaire récréatif mais celui d’une pensée critique de la société. Au rythme du questionnement sur les significations qu’il peut prendre, il va changer progressivement de sens, jusqu’à ne plus être seulement une silhouette errante et affamée de chair humaine mais la représentation de différentes formes de phénomènes qui caractérisent notre époque. Des colloques universitaires, des conférences, des essais, des émissions de radio, des documentaires, lui sont consacrés et se multiplient.
Parmi toutes les figures de monstres, pourquoi le zombie, serait-il aujourd’hui celui qui symboliserait le mieux les interrogations de notre monde ? En quoi une créature de fiction peut-elle nous aider à décrypter notre époque ?
Entre distraction et réflexion, nous aurons cette conversation en compagnie de nos invités :
                                            Clémentine Hougue, chercheuse en études culturelles,
                                                   auteure de Le zombie au-delà de la fiction
                                                                                      et
                                                           l’association Cannibale peluche,
                                          de cinéphiles et programmateurs de l’étrange.
Entrée libre
Les 9 et 23 février, le 8 mars, écoutez sur Viva culture – 11h à 11h 30, dans 10mn chronique, sur Ouest Track radio : Pourquoi les zombies ?
Catherine Désormière

COUPS DE COEUR
Au festival Le Goût des autres

1- Le jeune noir à l’épée
Abd Al Malik/Salia Sanou (vu dans Multiple(s) à Avignon l’été dernier)
J’ai été absolument emballée, emportée par la prestation chorégraphiée de quatre magnifiques (dans tous les sens du terme) danseurs, à savoir Salomon Asaro, Akeem Alias Washko, Vincent Keys Lafif et Bolewa Sabourin : un pur et rare moment de bonheur total !

2- La cuisine de Marguerite
Un vrai régal en cette heure de déjeuner (12h30), et pas seulement pour les papilles : le propos est léger, pétillant. On y apprend, entre autres, la recette des boulettes « à la grecque »(là-bas, on dit « kèftédès »), façon Mélina Mercouri, qui aurait pu candidater pour des étoiles au Michelin ! Ce n’est pas exactement ce que j’ai dégusté lors de mes nombreux séjours au pays des Héllènes : des plats basiques mais néanmoins fort savoureux….
La comédienne Julie Martigny (qui intervient à l’atelier théâtre du lycée Porte Océane) porte bien la légèreté joyeuse de ce texte si frais, révélant une facette peu connue de la grande Marguerite Duras.
N’oublions pas les femmes de La Fabrique Pierre Hamet qui nous ont régalés avec leur succulente (et durassienne) soupe de poireaux !

3- Beloved
Toni Morrison


Une lecture musicale très émouvante de cet ouvrage connu pour la rudesse du propos, par la comédienne Astrid Bayiha (découverte par Bob Wilson) et le groupe électro ORK dans une belle osmose.
Annette Maignan

AUTOUR DES LIVRES
Le Chat Bleu, c’est à Sainte-Adresse, tout près de la plage. Brocante, petite épicerie fine, restauration le midi, salon de thé, bar à vins-tapas le soir…Tout cela dans un décor chaleureux, un joyeux petit bazar avec des recoins partout et une jolie petite terrasse avec vue sur la mer.

Nsenga, le patron, y accueille régulièrement des concerts, des soirées à thème…Il nous y accueille aussi, nous, amoureux…amoureuses plutôt, il n’y vient pas beaucoup d’hommes… des livres et de la lecture, une fois par mois autour de Catherine Hémery-Bernet qui a inventé avec lui ces soirées « Un vin, des livres » il y a plusieurs années. Ou comment faire rimer littérature et oenologie !
Rappelons que Catherine présente une rubrique Autour des livres dans Viva Culture sur www.ouest-trackradio.fr (95.9 DAB ou en podcast)
Nsenga nous propose à chaque fois un vin rouge et un vin blanc qu’il a choisis avec soin. Il nous les « raconte » pour nous les mettre en bouche et nous les sert avec quelques petits tapas maison toujours originaux et délicieux.

C’est le moment d’écouter Catherine qui commence toujours par nous présenter, elle, deux ou trois livres qu’elle a aimés, elle nous en lit quelques passages pour nous donner le ton. Un de ces livres sera gagné par un(e) participant(e) tiré(e) au sort. Cadeau de la soirée, très apprécié ! Puis Catherine donne la parole à qui souhaite la prendre, pour parler d’un ou de plusieurs livres aimés. C’est l’occasion d’un riche échange entre nous. Les envies de lectures circulent, les livres se prêtent, les avis se confrontent. Parfois la conversation s’ouvre sur des spectacles vus, des films découverts…C’est joyeux, simple et convivial. On peut même venir juste pour écouter, on n’est pas obligé de prendre la parole !
Et ce sont de bons moments de partage.
C’est bien sûr ouvert à tout le monde. On trouve le calendrier de ces rencontres sur le site de la maison d’édition dirigée par Catherine et dont voici l’adresse : www.ruedudepart-editions.com
Et donc, si vous aimez lire, partager vos lectures, découvrir de nouveaux titres, de nouveaux auteurs, soyez les bienvenus au Chat Bleu parmi nous !
Véronique Garrigou

EXPOSITION
                                                                                    Less is more

                                                                 Exposition de Nicolas Tretout

                                                                                   La Parenthèse

                                                                          Maison de l’étudiant

Organisée dans le cadre d’un projet tutoré du master Ingénierie Touristique et Culturelle par trois étudiants de deuxième année (Julie Clairand, Chloé Giles et Éric Riederer), l’exposition met en valeur les travaux de Nicolas Tretout, jeune graphiste de 26 ans, d’origine franco-colombienne, diplômé d’un DNSEP Design Graphique en 2018 à l’ESADHaR et photographe amateur « passionné à l’extrême ».
D’après les photos proposées par l’artiste, l’équipe organisatrice a fait une première sélection puis a dégagé des thèmes pour l’exposition comme l’architecture, la couleur et le minimalisme.
« J’ai commencé par beaucoup de noir et blanc, car à mon goût c’est cette absence de couleur qui appuyait au mieux les nuances du graphisme architectural que je collectais dans mon quotidien ou lors de divers voyages. »

Après plusieurs rencontres, l’équipe et l’artiste ont axé un travail scénographique autour du minimalisme.
La thématique minimaliste, a inspiré à l’équipe le titre Less is More, car dans les photos, il est possible de percevoir la volonté de l’artiste de mettre en valeur l’architecture d’un lieu et de le montrer autrement.
« Montrer moins pour raconter plus, car avec ces plans photos hors contexte, je pouvais raconter une autre histoire, une nouvelle narration graphique et accentuer sur la biographie géométrique et structurelle de cette circonstance. »
Josépha Cuvier

APEROS DES SPECTATEURS
Voici le Compte rendu de l’Apéro des spectateurs MCH janvier 2020

Les adhérents à l’association Maison de la Culture du Havre se réunissent une fois par mois pour parler de ce qui les a ou réjouis ou agacés depuis leur dernier rendez-vous. C’est l’occasion de passer un moment agréable autour d’un verre dans un bistrot du Havre en abordant tous les aspects de la vie culturelle : théâtre, cinéma, expo, concert ou lecture tout en suivant les pérégrinations des uns et des autres…
Les sujets abordés sont souvent liés aux propositions du Havre et de la région.

Ainsi l’Apéro de janvier 2020 a longuement tourné autour du festival « Le Goût des Autres » pour s’interroger sur la nouvelle implantation des manifestations (qui favorise une fois de plus l’hyper centre toujours bien pourvu au détriment des périphéries) mais redire aussi qu’on y avait passé de bons moments. On s’est attardés sur les belles lectures d’Agnès Desarthe, de Jacques Bonaffé ou d’Emmanuel Noblet, sur les spectacles pour enfant,  Hansel et Gretel d’Alice Zeniter ou le goûter-concert du Tetris avec le groupe  Samba de la Muerte , les performances à la BU, le bal année 70 et le spectacle très original autour de la cuisine de Marguerite (Duras bien sûr !). Il a été beaucoup question aussi de théâtre, du triptyque talentueux qu’Anne-Laure Liégeois a proposé au Volcan, de  Entreprise , à  Brigade financière accueilli au Bastringue. Deux spectacles très différents dans des salles…très différentes mais nos adhérents sont d’une insatiable curiosité !
Les amateurs de musique ont redit tout le bien qu’ils pensaient des initiatives géniales du directeur du Conservatoire, Patrick Bacot, tellement dans l’esprit de la démocratie culturelle dont se revendique notre association MCH ! Entre les concerts à thème au THV ou ailleurs et les  Vendredis d’Arthur  il met la musique à la portée de tous avec un sacré coup de jeune !
Peu de cinéma depuis notre Apéro de décembre, après la période des fêtes où nous étions tous très occupés par les réunions de famille… Peu de clients pour le Festival Telerama qui tombait cette année en même temps que Le goût des Autres… On fera mieux la prochaine fois !
Alors si vous voulez vous joindre à nous, devenez adhérents ! Vous recevrez le compte-rendu de nos rencontres et les dates de nos prochains rendez-vous.
Christine Baron

P.S. Voici deux informations complémentaires qui intéresseront  ceux qui ont assisté à nos Grandes Conversations. Deux bonnes nouvelles !

– En mai 2018 la 8ème GC s’était intéressée à « Ecrire l’Histoire » et Michel Bernard, romancier, avait illustré son travail d’écrivain avec le sujet de son roman Le Bon Cœur consacré à Jeanne d’Arc. Il vient de publier la suite, Le Bon Sens sur sa réhabilitation vingt ans après sa mort. « …la superposition des vies, des destins et des temps avec ce que la mémoire en retient, se trouve au centre de ce beau livre qui parle de remords et de réparations. » (Xavier Houssin, dans Le Monde des Livres du 3 janvier 2020).

–  Le 5 octobre 2019 l’une des tables rondes de la 10ème GC avait accueilli notamment Juliette Bompoint, directrice de « Mains dOeuvres » à Saint Ouen et sa présidente, Fazette Bordage, pour débattre des Tiers Lieux culturels. Le 8 octobre tous étaient expulsés sur ordre de la mairie. Le tribunal de Bobigny a statué le 15 janvier en faveur de « Mains d’Oeuvres » qui devrait réintégrer ses locaux rapidement.

BONS PLANS

  • L’Association MCH vous propose un certain choix de spectacles en Normandie.
    Nos bons plans sont réservés aux adhérent-es de l’association.

Mardi 10 mars : Vertige de l’amour, La Cohue, Théâtre des Bains-douches, 9€
Vendredi 29 mai : Venezuela, Batsheva Dance Company, Le Volcan, 16.50€

  • Dans le cadre des Bons plans, nous sommes allés voir la pièce d’Ariane Mnouchkine, Une chambre en Inde, créée le 5 novembre 2016, reprise le 8 décembre 2019, à la Cartoucherie de Vincennes. Nous avons échangé nos souvenirs et nos analyses lors d’un Apéro des spectateurs tout à fait enrichissant. En voici un aperçu.

Le hall est féérique, accueillant, pour un déjeuner partagé, entouré de citations de Gandhi.
Le plateau est une vaste chambre, le soleil et les bruits de la ville (et aussi des singes) entrant par de grandes baies, le décor, les couleurs, les costumes sont magnifiques.

« Nous voulions la Vie, comprendre ses Violences folles. Nous avions l’impression que le monde entier se bousculait pour défiler dans notre chambre. Les peuples appelaient. C’était vraiment bouleversant. Ils criaient : Au secours ! Ou : Plus jamais ! Et dans combien de langues ? Toutes ! Nous cherchions à répondre, Nous, les membres de la Troupe. Les temps allaient si vite » écrivait Hélène Cixous en 2016.
Nous voyageons dans le temps et l’espace du théâtre, entre le Theru Koothu, théâtre traditionnel tamoul très ancien et populaire, évoquant les épopées du Mahabharatha et du Ramayana, et les présences tutélaires de Shakespeare, Molière, Tchékhov, Charlie Chaplin à la fin du Dictateur (1940).

Le point de départ de ce spectacle qui résonne comme un « testament » nous a touchés : que peut le théâtre aujourd’hui ? Comment montrer sur scène le chaos du monde ? Faire théâtre ? Questions ambitieuses que le personnage de Cornélia, alter ego d’Ariane Mnouchkine, porte avec inquiétude, sincérité et ténacité.

Le théâtre comme catharsis.
Ce sont les rêves ou les cauchemars de Cornélia, sommée de réaliser un spectacle, entrée en résistance, qui donnent les réponses, et par là elle nous offre des armes pour lutter contre notre sidération et notre effroi. Entre horreur et humour, elle défie frontalement les terroristes islamistes de Daesh, les talibans kamikazes, les oppresseurs des femmes, les cupides…

Du théâtre joyeux ! Car il n’est pas question de tomber dans les pièges des assassins : si les cris d’une pleureuse haussent la douleur des mères, des soeurs, des épouses, au rang du mythe de l’humanité toute entière, les scènes comiques, souvent complètement inattendues tant les sujets sont graves, rendent au mal sa banalité, donc sa capacité à être combattu.

Ariane Mnouchkine répond à la terreur par un théâtre politique, rendant coup pour coup : oui la beauté ! Oui l’humanité ! Oui la dignité ! La liberté !
Le théâtre est nécessaire.                                                                                                                                                                             Isabelle Royer

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J’envoie mon règlement (chèque de 10 € à l’ordre de : « Association Maison de la Culture du Havre ») à : Christophe Manchon, trésorier-adjoint, 7 rue du Commandant Chef d’Hôtel- 76600 LE HAVRE
Je peux aussi envoyer un don □ 20€ □ 50€□ 100€ □ autre montant (précisez) ……………
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