Jules Durand, une sculpture à sa mémoire par Les amis de Jules Durand

Pour la réhabilitation publique du secrétaire du syndicat des ouvriers dockers charbonniers du port du Havre. Une oeuvre d’Hervé Delamare.

L’association « Les Amis de Jules Durand » œuvre à sa véritable réhabilitation, c’est-à-dire publique, pour le sortir de l’oubli où beaucoup l’ont enfermé après la prison et l’asile ; pour que tous connaissent son combat pour la liberté et la dignité des charbonniers, les parias des quais, ces travailleurs au ban de la société. Pour que tous sachent l’acharnement déployé pour le faire taire, lui la voix des exclus.

Jules Durand était ce docker charbonnier qui, en 1910, va sortir de l’anonymat des quais du port du Havre, reconstituer le syndicat, animer une grève et, à ce titre, devenir la cible des armateurs, être l’homme à abattre. Victime d’une machination, d’une instruction et d’un procès à charge, il est condamné à mort le 25 novembre 1910. L’affaire Jules Durand provoque des réactions dans le monde entier mais sa réhabilitation officielle, le 15 juin 1918, passe quasiment inaperçue dans un monde encore en guerre. Interné au régime des indigents à l’asile de Quatre-Mares, près de Rouen, Jules Durand l’ignora, enfermé dans sa folie.  (voir biographie plus détaillée sur notre site: cliquez ici)

Toutefois, toujours, des voix minoritaires se sont élevées pour faire échec au crime social et judiciaire prétendant faire disparaître Jules Durand des lieux et des mémoires.

En cette année 2018, le centenaire de sa réhabilitation est une belle occasion pour rétablir Jules Durand dans sa vérité et son honneur, dans ses lieux de vie et de combats. La sculpture conçue par Hervé Delamare, à l’initiative des Amis de Jules Durand, en est l’occasion. Contre la volonté de cacher, de supprimer les traces, cette œuvre inscrit Jules Durand dans l’espace public de sa ville, de son port, là où les travailleurs humiliés ont souffert.

Hervé Delamare ne dissimule pas cette souffrance, ce qui aurait été vain et faux, ce qui, encore, aurait donné à voir une image falsifiée. Ce visage de Jules Durand porte les stigmates du prix payé par celui qui ne s’est jamais renié : il est aussi l’emblème d’une lutte sans fin pour la liberté et la dignité, d’une résistance éternelle que porte le regard droit de celui qui n’a jamais trahi les siens, qui n’aspirait qu’à être leur égal dans un temps de misère et de violence, dans un temps où la solidarité n’était pas qu’un mot galvaudé mais une pratique.

Bien sûr, cette sculpture ne sera jamais le « vrai » Jules Durand, et les charbonniers de son époque ne sont plus là ; tout au plus peut-on deviner quelques traces entre les pavés du quai. Plus qu’un simulacre, ce buste sera le gardien et le garant de la mémoire, un amer, un repère contre l’oubli.

La vie de Jules Durand fut courte, intense, brisée, mais elle ne cesse de nous maintenir en éveil car ce fut la vie d’une parole subversive, libre et sans concession, au service de l’émancipation et de la dignité. L’œuvre d’Hervé Delamare en rappelle l’actualité et la permanence ; à sa manière, elle est un appel à cette révolte des consciences qui animait Jules Durand.

Il suffit désormais d’un geste, même petit, pour que Jules Durand retrouve le quai Colbert : souscrivez ici ! Que vos dons soient modestes ou importants, ils auront la même valeur : la cause de Jules Durand est l’affaire de tous.

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