Jean-Michel Alberola au Palais de Tokyo

« Je ne fais que des détails, je ne fais que ça. Je compte simplement sur l’addition des détails. » (1)

Artiste majeur et inclassable de la scène française, Jean-Michel Alberola (né en 1953, vit à Paris) s’est fait connaître au début des années 1980.

Evoluant entre abstraction et figuration, réflexions artistiques et questionnements politiques, Jean-Michel Alberola réagit par l’art sur le réel et l’état du monde, à travers des peintures, des néons, des films, des textes, des objets, des installations, des sculptures, des murs peints, des éditions et des tracts.

L’exposition personnelle de Jean-Michel Alberola au Palais de Tokyo cartographie la diversité méconnue 
de son travail. Mettant en scène de nombreuses œuvres inédites en dialogue avec de précédentes créations, elle convoque les figures de penseurs majeurs, de Robert Louis Stevenson à Guy Debord, de Franz Kafka à Karl Marx, en passant par Simone Weil et le cinéma, et forme le point de départ d’une réflexion plus large sur l’histoire et l’état du monde, sur le temps ou sur les déplacements, des plus infimes aux plus actuels.

(1) Citation de l’artiste extraite d’une interview, revue Entre, 2014.


Commissaire : Katell Jaffrès
Conseiller adjacent : Dominique Païni

 Dans le Monde, Philippe Dagen parcourt l’exposition :

Vue de l’exposition de Jean-Michel Alberola, "L’Aventure des détails", au Palais de Tokyo à Paris.

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« L’exposition qu’Alberola a conçue au Palais de Tokyo à Paris, dans une architecture qu’il a dessinée de sorte que l’entrée se trouve à côté de la sortie, conformément à l’une de ses maximes : « La sortie est à l’intérieur. » On ne saurait dire combien d’œuvres elle réunit, plusieurs centaines assurément. Elles grimpent aux murs, s’étendent dans des vitrines et des bibliothèques. Il faut des socles dans les salles pour les assemblages de bois peints en jaune, architectures à mi-chemin entre la cabane enfantine et le mirador meurtrier. Il faut des coins sombres pour les films et les néons. Il serait plus facile d’énumérer les techniques dont Alberola ne se sert pas que celles qu’il emploie : la terre cuite et le fer forgé. Encore ne peut-on en être absolument sûr puisque l’exposition ne se veut pas rétrospective, mais, selon une autre de ses formules « le dernier état de (ses) idées ».(…)

« Celui qui parle constitue celui qui l’écoute. Un mur peint qui se déploie dans l’espace du Palais de Tokyo comme une invitation à l’échange et au mouvement de la pensée. »
 image: http://s1.lemde.fr/image/2016/03/17/0x0/4884904_6_7181_2016-02-22-f60c5cf-                 10345-1jgmbqn_ec6d0f07d58a1ab09cd5f7cc5c78c0d0.jpg

Que l’on puisse s’y perdre est certain. Qu’il faille s’y perdre tout en le sachant est une autre évidence. Ce qui apparaît en effet, c’est que son œuvre ressemble au monde actuel. La plus subtile culture y côtoie les plus triviaux divertissements et la mémoire des arts d’autrefois, les images de publicité. L’idée la plus haute de l’artiste missionnaire de la vérité compose avec les médiocrités du marché. L’espoir de la pureté et la réalité de la souillure vont de pair. Le tragique et le burlesque se percutent. Alberola ne subit pas l’incohérence, mais en fait son sujet.(…)

A propos des romans de Stevenson, auxquels nombre d’œuvres font allusion, Alberola observe : « C’est un équilibre entre un monde qui n’est absolument pas défini, dans lequel on ne sait pas où on va, et, en même temps, par la structure narrative, c’est très construit, très établi et architecturé. » Remplacez « narrative » par « picturale » et vous obtenez une définition possible de son œuvre : de la contradiction considérée comme un des beaux-arts. »

« Jean-Michel Alberola. L’Aventure des détails », Palais de Tokyo, 13, avenue du Président-Wilson, Paris 16e. Du mercredi au lundi de 12 heures à minuit. Entrée : de 8 € à 10 €. Jusqu’au 16 mai. www.palaisdetokyo.com

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/arts/article/2016/03/17/arts-alberola-de-contraction-en-contradictions_4884908_1655012.html#gJTXjmJ8c1Bm3WCQ.99

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