Festival d’Angoulême / Rumiko Takahashi / Tsutomu Nihei

 Le Grand Prix 2019 couronne la mangaka Rumiko Takahashi

« La récompenser, c’est aussi réaffirmer que la bande dessinée n’a pas à avoir honte d’être une culture populaire, que le “tout public” n’est pas forcément synonyme de “médiocrité” et que s’adresser en priorité aux adolescents ne veut pas dire qu’on ne fait pas œuvre d’auteur » , écrivait dans une tribune, début janvier, la scénariste Valérie Mangin.

La créatrice de « Ranma 1/2 » et « Maison Ikkoku » (« Juliette je t’aime ») reçoit les honneurs du Festival international de la bande dessinée, qui boude habituellement les auteurs japonais et les dessinatrices….

Superstar du manga et reine de la comédie romantique, Rumiko Takahashi s’est vu décerner, mercredi 23 janvier, le 46e Grand Prix de la ville d’Angoulême pour l’ensemble de son œuvre, à l’issue d’un vote réalisé auprès d’un collège d’auteurs francophones. Elle succède à  l’Américain Richard Corben, que le Festival international de la bande dessinée (qui se tient du 24 au 27 janvier) celèbre cette année à travers une rétrospective.

La désignation de Rumiko Takahashi n’est pas un petit événement dans le milieu de la BD où les dessinatrices, comme les auteurs nippons, ne sont que rarement gratifiés par la plus haute distinction européenne. Depuis sa création en 1974, le Grand Prix n’a été décerné qu’à un seul Japonais, Katsuhiro Otomo en 2015, et à une seule femme, Florence Cestac, en 2000 (Claire Bretécher recevant un « Grand Prix du dixième anniversaire » en 1983).

Plus que des faire-valoir et des cibles à fantasmes, les filles du « Rumic World » (le nom que l’auteure donne parfois à son univers) se révèlent combatives, intelligentes, chevronnées en arts martiaux pour certaines.

Le mangaka cyberpunk Tsutomu Nihei, 

Le créateur de la série de mangas « Blame ! » est un des premiers dessinateurs japonais à avoir popularisé le genre en France. Le Festival d’Angoulême lui consacrait une exposition.

Printemps 2000. Dans les rayons manga des librairies françaises encore clairsemés, les lecteurs découvrent un nouveau récit de science-fiction corrosif. Ils suivent les pérégrinations de Killee, un héros taciturne qui arpente une immense cité métallique et mécanique, à la recherche d’un génome sain, vestige d’une époque où les humains et les machines ne se confondaient pas tant.

« Blame ! fait partie des premières œuvres qui ont facilité l’introduction du manga en France, notamment à destination des adultes », rappelle Satoko Inaba, directrice éditoriale chez Glénat, l’éditeur français de M. Nihei.« En grande partie parce qu’il s’agit d’une œuvre cyberpunk universelle et compréhensible, contenant très peu de codes japonais. »

Fan d’architecture, des romans du pape du cyberpunk William Gibson et des créatures façonnées par Hans Ruedi Giger pour le film Alien, Tsutomu Nihei s’inscrit dans la lignée des mangakas, comme Katsuhiro Otomo (Akira) ou Masamune Shirow (Ghost in the Shell), qui ont mis en images le désenchantement du Japon après une période de reconstruction post-seconde guerre mondiale, faste et pleine de fascination pour la technologie.

L’auteur, né en 1971 dans la préfecture de Fukushima, aime s’amuser des codes de l’horreur, mais aussi faire appel dans ses séries les plus récentes au space opera (Knights of Sidonia), ou encore inventer des récits postapocalyptiques, à l’instar de sa dernière série, Aposimz, qui vient de paraître en France. Il invoque également des genres populaires japonais comme le mecha, qui met en scène des hommes dans des robots géants, et fait de nombreux clins d’œil à des créatures ou plans célèbres de Moebius, Enki Bilal ou encore Stanley Kubrick.

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