Au plaisir du partage !

Le Chat Bleu, 24 mai 2016. /MCH, Rubrique des spectateurs      (Agnès, Annette, Annie, Isabelle, Véronique G., Sylvette et moi.)

Rencontre tapas au Chat Bleu hier soir, au bord de la terrasse ouverte sur la mer : vin blanc, vin rouge, jus de fruits et sorties !

Agnès et Isabelle ont longuement échangé sur l’adaptation du texte d’Annie Ernaux, « Passion simple » par la chorégraphe Florence Caillon invitée à notre prochaine Grande Conversation le 11 juin. Elles ont été emballées par le spectacle et elles en discutent avec nous. Comment écrire avec des corps nus ou pas, mais jeunes et beaux, le récit d’une passion toute charnelle ? Où commence l’obscénité ? L’évocation du désir est-elle sexuée ? Parole de femme exclusivement ? Et quel a pu être le regard des hommes dans la salle : séduits par la beauté des corps offerts ou choqués par ce spectacle de « cirque et de sexe » ?

Autre débat autour du couscous à l’italienne du Teatro Delle Ariette, « Moi, le couscous et Albert Camus… » : on cuisine sur scène, on mange, on trinque et on sort quelques pages de « L’Etranger ». A l’emballement d’Annette pour Paola et sa vraie présence sur scène répond la tiédeur de Christine qui n’a pas aimé qu’on passe Camus à la casserole et la déception de Véronique devant ce petit spectacle mal ficelé qui aurait été plus à sa place dans un spectacle de rue. Rien à voir pour elle avec le beau mélange des genres de «Opus 2» qui mêlait avec brio le Quatuor Debussy, la musique de Chostakovitch et les circassiens de la Cie Circa. Tous les mélanges ne sont donc pas compatibles !

Annette et Isabelle reviennent encore sur d’autres mélanges : les inserts sur les migrants que Thomas Ostermeier a glissés (plaqués ? ) dans sa représentation de « La Mouette ». Elles en cherchent encore la justification même si elles ont entendu les déclarations du metteur en scène. Retour sur la dernière rubrique (cf. compte-rendu du 18 avril) : jusqu’où actualiser un texte ? Et puis cette impression terrible que la mise en scène accentue ce sentiment que les « jeunes se font dévorer par les vieux ». Où sont-ils d’ailleurs ces jeunes ?

Christine a trouvé : sous les pommiers ! Au Festival de jazz, Coutances accueille des concerts de renom dans des salles fermées mais les petites scènes de rue attirent tout le monde (sur scène et dans le public). Dans les jardins, dans les rues, comédiens, mimes, musiciens, en voiture ! Tout le monde est heureux : des papis qui swinguent, des enfants qui chantent, des ados musiciens confirmés et des amoureux qui s’embrassent au soleil. Y’a d’la joie !

Le Festival « Terres de Paroles » a proposé lui aussi de jolis moments autour des textes dans des endroits très agréables. Véronique a beaucoup aimé ces lectures en plein air, la balade poétique dans les beaux jardins du Manoir du Fay près d’Yvetot et le pique-nique littéraire au Théâtre antique de  Lillebonne où les comédiens qui ont accompagné le Prix des lecteurs (Anne-Sophie Pauchet, Ludovic Pacot-Grivel…) ont lu des extraits des textes en compétition. Des rencontres originales autour du plaisir des textes, du plaisir des mots, du plaisir des voix… 

Une autre voix dans un spectacle très  grave a beaucoup touché Sylvette. Elle  a vu au Studio « L’image manquante » de Rithy Panh, documentaire (franco-cambodgien,2013) terrible et magnifique sur les khmers rouges. Elle a beaucoup aimé la voix off qui accompagne le récit avec émotion mais sans excès pathétique. Et beaucoup aimé aussi que ces « images qui manquent » pour illustrer ces évènements poignants, soient remplacées par de petits personnages de terre cuite qui donnent corps aux souvenirs… Le film est toujours à l’affiche cette semaine.

Cette force des mots, Isabelle l’a vérifiée une fois de plus dans un tout autre registre. La preuve qu’un texte peut continuer à faire mouche sur scène malgré des choix de représentation éloignés de ce qui fait le théâtre d’aujourd’hui. « Arsenic et vieilles dentelles » (Au Théâtre ce soir en 1971) résiste donc à tous les traitements.

« What else ? » Pour finir en beauté, la MCH ! Christine a assisté à trois conférences qui ont contribué sans le savoir à mettre notre association à l’honneur à travers ses adhérents ou ses amis! Christine Labourdette a lu au MuMa des extraits de la correspondance de Boudin (1), belle illustration de  la présentation passionnante de la vie du peintre par Laurent Manœuvre, co-commissaire de l’exposition. Serge Reneau (historien, contributeur à notre prochaine publication sur la MCH) a retracé l’histoire des élites culturelles havraises de l’après-guerre aux années quatre-vingt. Et Sonia Anton qui nous aide souvent dans l’ombre (G.C. au Tetris en mars, conseils sur notre publication) a présenté l’image de la ville dans les guides touristiques depuis le XIX° siècle et son image nouvelle depuis 2005. Et à chaque fois la ville du Havre était  mise à l’honneur.

La preuve ? Pendant notre réunion au Chat Bleu les trottoirs en bas étaient encombrés d’engins de toutes sortes. Une fois de plus on tournait un film devant la mer avec la ville en arrière-plan.

Prochain apéro Rubrique le 16 mai au Chat Bleu ! Au plaisir de vous retrouver.

Christine Baron le 25 mai 2015        

    (1) Prochaine lecture-concert de Christine Labourdette : « Portrait d’Eugène Boudin avec saxophone » le 3 juin à 19h, Galerie Production Autre, 22 rue Fontenoy Le Havre.

 

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