A venir au CDN de Normandie : MY BRAZZA

de Ronan Chéneau
mise en scène David Bobée
avec Florent Mahoukou acteur-danseur
régie Marielle Leduc
coproduction Théâtre de Sartrouville
et des Yvelines–CDN,
CDN de Normandie-Rouen, Groupe Rictus
 
Originaire du Congo, Florent Mahoukou est danseur,
performeur, interprète et chorégraphe. Dès l’âge de douze
ans, il crée un groupe de danse, Bana 16e , dans les rues
de Brazzaville. Il découvre les Tambours de Brazza ce qui
nourrit son envie de danser. http://www.letarmac.fr/le-tarmac/ils-sont-passes-par-ici/p_artiste-27/
 
– « Moi qui ai tendance à faire des spectacles pluridisciplinaires, qui invitent d’autres disciplines que la mienne – notamment le cirque et la danse – et qui ai à coeur de faire des spectacles qui essayent de ressembler un tout petit peu au monde dans lequel je vis et dans lequel j’aime vivre – un monde multiethnique, pluriculturel, où les influences sont nombreuses et s’enrichissent les unes les autres pour fonder des sociétés qui font du bien, parce que tout d’un coup ce n’est pas une toute petite minorité masculine, bourgeoise, catholique, hétérosexuelle qui donne le la, et qui ne reflète pas la pluralité de la société – j’ai tout de suite accepté le projet de My Brazza.

Et donc la proposition qui m’a été faite là, un acteur, un texte, un auteur,
une salle de classe, c’est une histoire que j’ai en moi, une fidélité, un désir
qui est toujours en train de se renouer, celui de continuer mon travail avec Ronan Chéneau, d’approfondir, d’aller plus loin, de ne pas perdre ma relation avec Brazzaville où je suis allé de nombreuses fois, et retrouver Florent Mahoukou avec qui j’ai déjà travaillé. »
 
– « Il faut savoir que la danse contemporaine au Congo est un art extrêmement politique.
Les artistes sont en train de changer leur pays, en dansant. Ils ont très peu de moyens, et c’est peut-être un tout petit peu en train d’évoluer grâce à eux. Ils font une danse qui n’est pas traditionnelle, qui est une danse de création.
Au Congo, pendant très longtemps, on a défendu l’idée que l’art devait être un art traditionnel, et que la danse de création était du néocolonialisme. En gros, l’idée qu’on se faisait de cette danse était que les créateurs contemporains copiaient les créateurs européens, blancs, et donc que ce n’était pas un art congolais qui devait être soutenu politiquement et financièrement. Ces danseurs contemporains qui pratiquaient cette danse non identifiable étaient vraiment perçus comme les petits chiens de l’occident, ou bien comme des fous.

Mais eux se sont battus pour défendre cette danse de création congolaise, une danse avec les deux pieds dans l’époque actuelle, dans des préoccupations actuelles, bien sûr politiques. Ils sont les héritiers de leur histoire, et leur histoire est politique : c’est une population qui est prise en étau entre d’un côté l’armée officielle et de l’autre côté les rebelles, et qui du coup est maintenue dans un état de peur de la guerre qui s’est achevée il y a à peine 10 ans.
Toute cette jeune génération d’artistes – De La Vallet Bidiefono, Florent Mahoukou – ont des traces dans la mémoire de cette guerre-là, y compris dans leurs corps. Quand on regarde leurs corps, on peut y lire à l’intérieur comme dans des livres d’histoire, on y voit des périodes très sombres.
Mais ces artistes affirment cette créativité-là, avec très peu de moyens : ils dansent dans une salle de classe, sur des blocs de béton, dans un ancien théâtre national complètement vidé et pillé pendant la guerre, dans ces lieux vides, dans ce théâtre vide, où tout est pourri, sans moyens ; ils dansent… C’est donc une dimension très politique de la danse. Il faut bien se rendre compte qu’ils n’ont rien d’autre… Ils dansent…
Et puis c’est l’art du pauvre aussi, la danse. Même pour faire du théâtre, il faut pouvoir acheter un livre. C’est quelque chose de bouleversant pour moi. (…) Florent Mahoukou développe quelque chose d’intéressant au Congo qui s’appelle « Rue dance » qui amène la danse dans la rue et dans des lieux atypiques, et qui permet de démocratiser la danse de
création. Il propose des choses super belles : il a invité par exemple une danseuse japonaise à danser avec lui dans les rues de Brazzaville, il danse en se servant des éléments qu’il trouve sur les marchés, il danse sur la terre qu’on trouve partout dans la ville, ou au contraire en se roulant dans la bouillasse… Il y a des sacs plastique partout, des ordures, il n’hésite pas à jouer avec, à créer avec… Évidemment tout le monde le prend pour un fou, mais le regard change et évolue. »

David Bobée

http://www.cdn-hautenormandie.fr/wp-content/uploads/mailjet/PRODUCTIONS/DOSSIER-MY-BRAZZA.pdf

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